SOCIÉTÉ NATIONALE DE L'HISTOIRE ET DU PATRIMOINE DE LA GENDARMERIE | SOCIÉTÉ DES AMIS DU MUSÉE DE LA GENDARMERIE

Au-delà des « gendarmeries » prises individuellement, il existe des organisations internationales dont la vocation est d’améliorer les échanges, les pratiques et les coopérations entre ces forces :

1 – la FIEP

(acronyme des pays fondateurs de cette association : France-Italie-Espagne-Portugal) composée de :

  • Gendarmerie Nationale, France (1994)
  • Arma dei Carabinieri, Italy (1994)
  • Guardia Civil, Spain (1994)
  • Guarda Nacional Republicana, Portugal (1996)
  • Jandarma, Türkiye (1998)
  • Koninklijke Marechaussee, The Netherlands (1999)
  • Gendarmerie Royale, Morocco (1999)
  • Jandarmeria, Romania (2002)
  • Gendarmeria Nacional, Argentina (2005)
  • Carabineros, Chile (2005)
  • Gendarmerie Forces, Jordan (2011)
  • Lakhwiya Forces, Qatar (2013)
  • National Guard, Tunisia (2016)
  • National Council of the General Commanders of the Military Police, Brazil (2016)
  • National Security Forces, Palestine (2017)
  • National Guard, Ukraine (2017)
  • National Gendarmerie, Djibouti (2018)
  • National Guad, Kuwait (2019)
  • Gendarmerie Nationale, Senegal (2019)
  • Observer forces 2023: Moldavia.

source : https://www.fiep.org/about-fiep/

2 – la FGE (Force de gendarmerie européenne)

Les expériences passées dans les opérations de soutien à la paix ont souligné que les missions de police dans la gestion des crises internationales sont un outil essentiel pour la prévention des conflits et le renforcement de la stabilité internationale.

EUROGENDFOR est proposé comme un atout opérationnel, pré-organisé, robuste et rapidement déployable, capable d’effectuer toutes les tâches de police. EUROGENDFOR peut être mis principalement à la disposition de l’UE, de l’ONU, de l’OSCE, de l’OTAN et d’autres organisations internationales ou coalitions ad hoc.

Le statut militaire des forces composant l’EUROGENDFOR et leurs capacités à couvrir l’éventail complet des fonctions de police confèrent la flexibilité nécessaire pour opérer sous une chaîne de commandement civile et, dans certaines circonstances, même sous une chaîne de commandement militaire. Les circonstances seront définies et convenues au cas par cas en tenant compte du scénario, de la mission et de la force à déployer. Son mandat est toujours soutenu par une base juridique claire consistant en des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l’ONU ou sur des directives politiques de l’UE ou d’autres OI.

La valeur ajoutée que peut apporter EUROGENDFOR à la gestion internationale des crises, en termes de potentiel à offrir, est double : un outil adapté pour agir dans un environnement non coopératif voire hostile, notamment lors de missions de substitution, et une capacité de déploiement rapide.

A ce jour, EUROGENDFOR est composé des membres suivants :

Gendarmerie Nationale, France
Arma dei Carabinieri, Italy
Guardia Civil, Spain
Guarda Nacional Republicana, Portugal
Jandarma, Turkey
Koninklijke Marechaussee, The Netherlands
Jandarmeria, Romania
Zandarmeria Wojskowa , Poland
Viesojo Saugumo Tarnyba, Lituania

3 – Organisation des gendarmeries africaines

Initiée à Dakar en 2003, l’organisation des gendarmerie africaines (OGA) est née de la volonté des forces africaines de lutter plus efficacement contre la criminalité organisée transnationale et de combattre les menaces émergentes (réseaux, cybercriminalité).

Fondée sur un renforcement des échanges institutionnels et de bonnes pratiques sur les sujets d’intérêt communs tels que la lutte contre la criminalité organisée, le terrorisme, la sécurité publique ou encore le maintien de l’ordre, l’OGA s’est également dotée d’une capacité de coopération judiciaire opérationnelle.

A ce jour, 17 nations y sont représentées : Bénin, Cameroun, Comores, Congo, Côte d’Ivoire, Djibouti, Gabon, Guinée Bissau, Guinée équatoriale, Madagascar, Mali, Maroc, Mauritanie, Niger, République centrafricaine, Sénégal, Togo.

L’OGA en tant qu’instrument de coopération internationale à l’échelle du continent s’est structurée autour de quatre organes exécutifs :

– la conférence des directeurs,

– un secrétariat exécutif,

– des bureaux sous-régionaux,

– des bureaux nationaux.

Le financement de l’OGA repose essentiellement sur les cotisations des pays membres, complétés éventuellement par des financements internationaux. Les membres du secrétariat exécutif bénéficient dans le cadre de leur mission du statut de personnel diplomatique.

Cette organisation prévoit ainsi le développement des interactions e ntre les forces au travers de recherches de financements, d’actions de formation, d’appui au développement technique mais également par l’échange d’informations à caractère policier sous réserve des restrictions et autorisations propres à chaque législation nationale.

S’appuyant sur la Convention internationale de Dakar (lieu du siège permanent de l’organisation) adoptée en 2003, les membres de l’OGA ont progressivement entrepris les transpositions juridiques nationales permettant le développement de cette coopération à la fois technique et opérationnelle.

A terme, le développement d’un outil commun d’information et de renseignement au travers du système d’information des gendarmeries africaines sera de nature à densifier significativement cette coopération au même titre que le rapprochement avec d’autres structures de coopération policière (INTERPOL notamment).

Les thématiques fortes abordées lors des conférences plénières des commandants, directeurs généraux et chefs d’État-major de l’organisation ont ainsi permis d’aborder les voies et moyens de lutte contre la cybercriminalité (Dakar 2015) et les stratégies à développer face à la menace terrorisme (Dakar 2018).

4 – L’organisation TAKM

Le 25 janvier 2013, à l’initiative de la Turquie, une organisation des Forces de sécurité à statut militaire d’Eurasie, était créée et appelée TAKM – nom composé à partir des initiales des pays qui, à l’époque, en faisaient partie, à savoir Turquie-Azerbaïdjan-Kirghizistan-Mongolie.

7 ans plus tard, cette organisation n’est toujours pas active. Cette absence d’activation serait due, selon la Jandarma, à des problèmes de conformité avec la législation interne de certains pays qui avaient décidé d’y adhérer.

Aujourd’hui, elle ne concerne plus que trois membres : Turquie-Azerbaïdjan-Kazakhstan.

Le Kirghizistan et la Mongolie en sont partis en 2014. Le départ du Kirghizistan serait lié à la limitation de l’intervention de la gendarmerie dans le domaine de la sécurité intérieure, celui de la Mongolie, à une perte du statut militaire de cette institution.

Le Kazakhstan a, quant à lui, intégré ce groupe en 2015.

La création de TAKM s’inscrivait, à l’évidence, dans un objectif plus global de la Turquie de rayonnement, et d’affirmation de sa puissance régionale. La Turquie, en effet, souhaite s’afficher comme un protecteur des minorités turcophones, et concurrencer l’influence grandissante arabe Golfe persique, de l’Iran et de la Russie, au Moyen-Orient et en Asie centrale.