Le 23 novembre 2002, Luc Demarconnay, sous-officier de gendarmerie, soutenait sa thèse de doctorat en histoire
La direction de la gendarmerie sous l’Occupation constitue un vide historiographique. Le commandement de l’Arme est le grand absent d’une histoire institutionnelle et de la recherche universitaire, en dépit de multiples travaux de recherche sur les gendarmes. Ce sujet est pourtant indispensable pour comprendre comment une institution militaire telle que la gendarmerie française, et les hommes qui la commandent, s’adaptent à une situation de crise inédite.
Le commandement supérieur est d’abord une administration centrale. Elle connaît un essor sans précédent durant les années 1940-1944, complétée par une inspection pour la zone occupée, progressivement élargie, à partir de 1942, à la zone sud. Chargés d’élaborer et de mettre en œuvre la stratégie opérationnelle, les hauts responsables de la gendarmerie sont confrontés à la politique de collaboration de l’État français et aux exigences de l’occupant, notamment en matière de répression et de police économique. Ils doivent composer avec ces contraintes pour guider l’action des gendarmes, tout en préservant leur ancrage dans les territoires.
Gestionnaire des ressources humaines, le commandement supérieur de la gendarmerie doit également résoudre la difficile équation d’une adaptation de sa politique de ressources humaines aux contingences du moment, et de la nécessité de maintenir l’identité gendarmique. Il développe pour cela un contrôle hiérarchique de tous les instants, avec une attention particulière pour le corps des officiers, et une attention pour le recrutement et la formation des nouvelles recrues.
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