SOCIÉTÉ NATIONALE DE L'HISTOIRE ET DU PATRIMOINE DE LA GENDARMERIE | SOCIÉTÉ DES AMIS DU MUSÉE DE LA GENDARMERIE

Depuis la fin du XVIIe siècle, les coiffures sont des effets d’habillement qui marquent l’identité du militaire. La maréchaussée, puis la gendarmerie et la Garde républicaine ont été équipés de différentes coiffures. La première fut le chapeau, puis le casque, pour finir avec le képi ou la casquette.

Shako de la garde de Paris – 1870/1872


Le 16 février 1791, la maréchaussée change d’appellation prend le nom de Gendarmerie nationale. À ce changement, correspond aussi une modification de la tenue. Le chapeau va évoluer, en particulier dans sa forme. Un des moyen d’identifier la période d’utilisation sera la hauteur de la coiffe et le bouton placé sur le devant qui aura l’empreinte du régime en cours.

Sous le Premier Empire, le chapeau prend la forme d’un bicorne. Sous la Restauration, le règlement du 22 septembre 1826 en fait le chapeau le plus haut : 27 centimètres pour la partie arrière. Les militaires de l’institution portent en fonction des services le chapeau en bataille ou en colonne.

La IIIe République constitue une période faste pour les uniformes et les coiffures. Par décision du 7 décembre 1871, II est rajouté à la coiffure, une coiffe en toile cirée sur le chapeau par temps de pluie.


En 1895, apparaît le dernier des bicornes. Le modèle 1895, que l’on connaît dans l’imaginaire populaire. Malgré sa notoriété, la place du chapeau est menacée par le képi. Un projet de casque est à l’étude pour la maréchaussée dès 1788. II faudra attendre 1814 pour que le premier modèle apparaisse pour la Compagnie de gendarmerie des chasses et résidence du roi.

Bicorne d’officier subalterne – 1895

À partir de cette date, une partie des unités de la gendarmerie utilisera cette coiffure. Seule la Garde républicaine utilisera le casque sans interruption. Celui-ci changera de forme suivant les régimes. La décision ministérielle du 20 mars 1876 précise, « le casque que porte l’arme à cheval de la Garde républicaine est ramené à la forme et aux dimensions l nouveau modèle en usage dans les régiments de cuirassiers ». Avec les années, les appellations de la garde changent, on changera le bandeau frontal estampé des armoiries de la ville de Paris avec les légendes. Pendant le second conflit mondial, la Garde républicaine de Paris continuera à porter le casque avec le bandeau « Garde républicaine ». En 1998, apparaît un dernier projet de bandeau de casque pour y rajouter l’Ordre de la libération. Le projet n’aboutira pas.

Casque du commandant de régiment – 1876




Le 22 septembre 1912, est présenté à l’hippodrome de Longchamp, le dernier des casques pour la gendarmerie départementale. Le modèle comprend une bombe, une visière, un couvre-nuque, un bandeau, un porte-plumet, une jugulaire un cimier et une crinière pour l’arme à cheval, pouvant être remplacée par une brosse pour le service à pied. Cette coiffe portée pour les grandes occasions va disparaître au cours de la Première Guerre mondiale. II est remplacé rapidement par le casque Adrion en 1915 de couleur bleu, avec pour ornement une grenade fixée devant.

Casque de gendarme à cheval – 1912



Képi de gendarme – 1857

La dernière coiffure adoptée par la gendarmerie est le képi. En 1850 nous trouvons pour la gendarmerie départementale, le bonnet de police à visière. L’instruction du 20 octobre 1857 sur l’uniforme de la gendarmerie départementale, décrit le premier « Bonnet de police à visière, dit képy ». Depuis son apparition, il évolue dans la forme, mou au début, arrondi sur l’arrière pour devenir droit, visière carrée qui va s’arrondir, mais toujours avec le galon d’élite sur le pourtour et la grenade tissée sur le devant. 1929, le képi devient rigide. La Garde républicaine va aussi utiliser le képi, il différencie de la gendarmerie départementale, par son galon d’élite et sa grenade de couleur rouge, la Garde républicaine mobile aura la même couleur de galon dès 1927. Pendant le second conflit mondial, seul la garde personnelle du Chef de l’État apportera des modifications au képi. II aura son turban et son calot noir, et la grenade sera remplacée par la francisque tissée.

Deux formations spécialisées de la gendarmerie n’ont pas de képi. La gendarmerie maritime et la Gendarmerie de l’air sont dotées de casquettes. Pour se différencier des personnels de la marine ou de l’air, la grenade a été rajoutée sur les différents attributs.

Maréchal des logis-chef Philippe HINDERMANN
Revue historique des armées, n° 232, 2003