SOCIÉTÉ NATIONALE DE L'HISTOIRE ET DU PATRIMOINE DE LA GENDARMERIE | SOCIÉTÉ DES AMIS DU MUSÉE DE LA GENDARMERIE

Le terme emblème désigne collectivement toutes les catégories de signes ayant pour fonction d’évoquer une personne ou un groupe de personne (armoiries, devises, drapeaux…).
Ce mot est utilisé dans les textes réglementaires comme terme générique désignant les drapeaux, les étendards, les fanions :

  • le drapeau, emblème d’une unité d’infanterie, vient de l’italien drapello (pièce de drap), terme que rapporta François Ier des guerres d’Italie au XVIe siècle ;
  • l’étendard, emblème d’une unité montée ;
  • le fanion, drapeau de petite dimension.


L’étude des emblèmes est appelée la vexillologie. Ce terme vient du latin vexillum, désignant un morceau d’étoffe suspendu au sommet d’une hampe. Ce terme vexillum a donné aussi le nom générique de vexilloloïde. On préférera celui d’emblème.

L’histoire du drapeau remonte à la haute antiquité. En effet, à ce jour, les dernières découvertes en la matière ont été datées de quelque 5000 ans avant notre ère. Il s’agit d’emblèmes découverts dans la région de l’Irak actuel qui possèdent les caractéristiques suivantes : une hampe terminée par une pique à laquelle est fixée une plaque métallique « flottante ». Chaque plaque porte des représentations graphiques évoquant un soleil pour l’une, un lion pour l’autre, des compositions de figures géométriques pour les suivantes ».

Ces emblèmes représentaient un chef et sa tribu, sa troupe, et servaient à se distinguer de l’ennemi. C’est ce principe que l’on retrouve tout au long du Moyen Âge et sous l’Ancien Régime où les drapeaux étaient une marque distinctive et même personnelle. Chaque chef militaire avait le sien, chaque régiment aussi. Ils servaient de repère sur le champ de bataille. Après le désastre de l’armée française à Saint-Quentin en Italie (août 1557), il fut fait un inventaire de 160 drapeaux de diverses formes trouvés sur le champ de bataille. Tous les drapeaux d’infanterie portent une croix blanche et pour le reste sont unis (rouge, gris bleu, « blanc céleste »…), ou chargés de symboles variés (des fleurs de lys et d’autres pièces héraldiques). Revers d’un fanion de l’École de la Garde de Guéret (1943- 44) reprenant l’économie générale d’un emblème d’Ancien régime La croix blanche surmontait à l’origine les bannières des paroisses, puis fut tracée sur l’étoffe des drapeaux de l’infanterie. Le plus ancien exemple que nous connaissons date de 1480 et concerne le drapeau des bandes organisées par Louis XI qui occupèrent les garnisons de Picardie. Cette croix blanche sera conservée jusqu’en 1793.

À l’époque, on changeait de drapeau facilement : le chevalier adoptait souvent les couleurs de sa dame. Les chefs de troupe de marque choisissaient les couleurs qui plaisaient à telle ou telle maîtresse. Ces couleurs se retrouveront également sur les costumes militaires et civils : en 1780, Louis XIV adopta la couleur mordorée ou « feuille morte » qui était celle préférée de Madame de Maintenon ; jusque-là, il avait porté le tricolore, qu’il conserva un temps pour ses tenues militaires.
Il faudra attendre la période révolutionnaire pour que le drapeau ne représente plus un individu mais désormais un peuple. Les trois couleurs apparaissent dans un ordre qui n’est pas bien fixé. Plusieurs rois français les avaient adoptées pour la livrée de leurs gens mais cette rencontre est fortuite. La Révolution ne rompt pas complètement avec les pratiques d’Ancien Régime : des symboles sont apposés sur les drapeaux, représentant la nation nouvelle : bonnets phrygiens, faisceaux de licteurs… Concernant ces derniers, c’est la Constituante qui, après avoir fondé l’unité nationale par une division administrative en départements, emprunta aux lecteurs antiques le faisceau de verge liée, pour représenter la France unie et indivisible. Le bonnet phrygien était remis dans l’antiquité aux esclaves affranchis en signe de liberté retrouvée.

Ce n’est vraiment qu’à partir de la République de 1848 que le drapeau français fut fixé de façon immuable, comme forme et comme disposition des couleurs.

Les emblèmes nationaux

Les drapeaux évoluent de la fonction de signe de ralliement à usage militaire à celle de symbole de la nation. Cette partie développe les points évoqués dans l’introduction générale.

Au Moyen Âge l’histoire du drapeau se télescope avec la naissance du blason. Le drapeau va devenir support des armoiries.

Au XIIe siècle, on peut dégager deux fonctions principales des emblèmes, liées à leur usage militaire : d’une part, marquer la présence d’un personnage important sur le champ de bataille, qui rallie les troupes (en extrapolant un peu, on peut dire que cette fonction demeure de nos jours avec les fanions de voiture des officiers généraux par exemple, dont on parlera en fin d’exposé) ; d’autre part, servir de repère sur ce même champ à la troupe des soldats, les emblèmes servaient en l’occurrence, à disposer les différentes composantes des armées sur le terrain dans un premier temps, puis servaient de repère dans la mêlée, une fois le combat engagé.

Patrice de la Condamine, dans La littérature au Moyen Âge, le résume ainsi : « des armoiries aux figures compliquées et qui ne parlaient qu’à un petit nombre, sont nées des multitudes de drapeaux dont le message simplifié doit atteindre spontanément des milliers d’individus ».

Un chef se signale par ses armoiries ou plus simplement, par une ou plusieurs couleurs issues des armoiries et composées en un drapeau.

Les membres des grandes familles vont tenter de se singulariser en adoptant des couleurs personnelles différentes de celles de leur famille. Ces couleurs seront reprises comme emblèmes de leurs troupes sur les champs de bataille. Mais les couleurs des drapeaux changent vite au gré de l’humeur des individus ou des aléas des combats ; une couleur ou composition de couleurs amenant la victoire est pérennisée.

Qu’est-ce qui distingue alors le personnage ? Sa devise.
C’est une courte phrase, souvent sous forme de jeu de mot, qui accompagne au départ les armoiries et qui suit le même mouvement que le blason. La devise est chargée de caractériser le personnage à qui elle est affectée. Elle porte en elle un condensé de sa personnalité. La devise deviendra un genre littéraire à part entière avec une codification de sa forme qui donne lieu à des traités de devise durant la Renaissance mais cela est une autre histoire.

À partir du XVe siècle, la couleur blanche est reconnue comme symbole du roi de France et ce jusqu’à la Révolution, où nous nous arrêtons un instant pour une brève évocation de la naissance du drapeau français.

En 1739, la compagnie du Connétable porte le nom de « Compagnie de la Connétablie Gendarmerie, Maréchaussée de France, Camps et Armées du Roy » et possède un étendard de taffetas blanc frangé d’or portant une broderie d’or figurant un bras ganté, armé d’une épée couronnée d’une couronne de lauriers, sortant d’une nuée ; celle-ci est accompagnée de la devise Non sine nomine.

En 1772, l’étendard de taffetas blanc fait place au guidon de la Gendarmerie du roi, de couleur blanche, frangé d’or et portant au centre un bâton de commandement et l’épée du connétable posés en sautoir.

Naissance du drapeau tricolore

Juillet 1789 : en réaction à la couleur blanche, symbole de la royauté, la milice parisienne arbore une cocarde aux couleurs de la ville de Paris, bleu et rouge.

Lors de la venue de Louis XVI à l’Hôtel de Ville, le maire Bailly accroche cette cocarde sur celle, blanche, du roi. Les trois couleurs – bleu, rouge, blanc – deviennent ainsi les couleurs de la Révolution, après avoir été les couleurs des livrées de nombreux rois de France, comme Louis XIV.
Celles-ci sont adoptées officiellement, le 4 octobre 1789, en tant que symbole de la nation et de la réconciliation entre le peuple et le roi mais leur ordre n’est pas fixé.

Cela en est fini de l’emblème comme représentation d’un individu ; il représente désormais un peuple. Le 20 juillet 1790, est élu le comité militaire de la ville de Paris, qui propose que les couleurs de la Révolution soient composées comme suit : la couleur blanche, considérée alors comme la couleur nationale, associée au bleu et au rouge pour indiquer les couleurs de la Ville sur les uniformes et les drapeaux. Les couleurs sont disposées horizontalement.
Les nouvelles couleurs auront bien du mal à s’imposer.

Le 1er janvier 1791, la cavalerie conserve ses anciens emblèmes royaux mais la cravate devient tricolore.

Le 28 novembre 1792 un décret oblige les régiments et les bataillons à faire disparaître avant le 15 janvier 1793 tout ce qui rappelle la royauté sur les drapeaux, à commencer par la croix blanche sur les emblèmes de l’infanterie. Mais ce décret ne sera pas suivi d’effet et il faut attendre le 2 mars 1794 pour que le rapport du citoyen Calon à la Convention supprime définitivement les drapeaux de la royauté et les remplace par des drapeaux aux couleurs de la Révolution dont l’ordre des couleurs n’est pas arrêté. Ces drapeaux portent de nouveaux symboles (faisceaux de licteurs, couronnes de feuilles de chêne et de laurier, bonnet phrygien) et ils sont accompagnés de banderoles portant : « République française ». « Discipline », « Obéissance aux lois militaires », en lieu et place des anciennes devises des rois.

Revers d’un emblème (1795) Le Directoire (26 octobre 1795-9 novembre 1799) marque la fin de la Révolution. La fonction du drapeau évolue encore, la forme se fixe.
Le décret de 1796 fixe la forme et l’ordre des couleurs tel que nous les connaissons aujourd’hui d’après l’étude demandée au peintre David. Les premiers à arborer ces couleurs sont les marins sur les pavillons. Au cours des campagnes d’Italie (1796-1797), Bonaparte donne un sens nouveau au drapeau.

Désireux de développer l’esprit de corps et d’exalter le sentiment d’honneur, il fait glisser le drapeau du statut de symbole de la nation à celui d’objet de culte pour chaque unité. Le principe de l’emblème régimentaire se met en place.

Afin d’animer une certaine compétition entre les différentes unités d’une subdivision d’arme, Bonaparte lance l’idée d’inscrire les faits d’arme glorieux sur les soies des emblèmes. Sous le Consulat (novembre 1799- 18 mai 1804), l’inscription de devises propres au chef de l’État s’impose sur les emblèmes nationaux.

Avec l’époque impériale (mai 1804- avril 1814), l’évolution symbolique du drapeau français est achevée. Soucieux d’associer étroitement l’armée à sa personne, Napoléon décide de doter chaque emblème d’une aigle dorée en lieu et place de la pique. Aigle impériale d’un régiment d’infanterie de ligne. Le 23 décembre 1811, le maréchal Moncey reçoit la seule aigle confiée à la Gendarmerie. Elle deviendra bientôt la partie essentielle de l’emblème, représentant Napoléon et l’Empire et conduira de ce fait à un attachement particulier des hommes vis-à-vis de leur emblème.

L’attachement au drapeau est un fait nouveau, dû notamment à l’importance donnée par l’empereur à ses aigles. Elle est symbolisée par le faste de la remise des aigles aux unités, qui est effectuée par l’empereur en personne, le 5 décembre 1804. La dédicace de l’empereur, présente sur tous les emblèmes, va dans le même sens. Les emblèmes ne portent pas de devise.

En 1804, les trois couleurs sont organisées en un losange blanc central accompagné, aux angles, par des triangles de couleur bleu et rouge ; l’emblème porte une dédicace « L’Empereur des Français à… ». On parle ici de guidon, sorte d’étendard qui possède la partie flottante formée de deux arrondis superposés. Guidon remis à la gendarmerie du Pas-de-Calais

Par décret du 25 décembre 1811, les trois couleurs se présentent sous forme de rectangles verticaux sur lesquels sont inscrits les noms de bataille où se sont illustrées les unités détentrices. Durant la Restauration, (avril 1814- juillet 1830), bien que s’efforçant de concilier les acquis révolutionnaires et le retour de la monarchie, Louis XVIII impose à nouveau le blanc comme couleur nationale. Ainsi, le 20 juin 1816, le drapeau blanc de la Gendarmerie est remis au Colonel commandant la 1re Légion.

Sous la Deuxième République le drapeau français se fixe définitivement (25 février 1848-2 décembre 1852). Le Gouvernement provisoire de la République décrète le 25 février 1848 que l’emblème national serait désormais composé de bandes verticales bleues, rouge, blanc. Après de vifs débats, un second décret paraît quatre jours plus tard (le 29) : l’emblème national « sujet visible de l’unité nationale » sera désormais composé de trois bandes verticales successives de couleurs bleu, blanc, rouge.

Sous le Second Empire (décembre 1852- septembre 1870), le drapeau tricolore impérial de 1812 est rétabli : aigles au sommet de la hampe, noms de bataille inscrits sur la partie blanche, décors de couronne. Une différence nette est faite désormais entre drapeau et étendard :
· les drapeaux ont des dimensions de 100 x 120 cm avec une hampe de 235 cm de haut et une cravate de 120 cm.
· les étendards sont des rectangles de 66 x 80 cm avec une hampe de 200 cm de haut et une cravate de 100 cm.

Les emblèmes de la gendarmerie



De la Troisième république (4 septembre 1870- 10 juillet 1940) à nos jours, la tradition d’emblème régimentaire instauré sous le Premier Empire se maintient.
Chaque emblème est porteur des noms de victoires remportées par l’unité. Chaque unité est liée au chef de l’État par l’honneur et la confiance crée par la remise du drapeau qu’elle s’engage à défendre. Les drapeaux et étendards sont de dimensions standards : un carré de 90 cm de côté pour les premiers, un carré de 64  de côté pour les seconds. Les emblèmes sont confectionnés en tissu de soie, tricolore et frangé.
Ce paragraphe suit l’ordre chronologique.

La Garde républicaine :
Le 14 juillet 1880, le président Jules Grévy préside une remise solennelle de drapeaux à l’hippodrome de Longchamp. À cette occasion, le régiment d’infanterie reçoit un drapeau et le régiment de cavalerie, un étendard. En 1890, la commission chargée d’arrêter les inscriptions devant figurer sur les emblèmes décide que les quatre noms de bataille suivants seraient inscrits sur les drapeaux et étendards de la Garde républicaine : Dantzig 1807, Friedland 1807, Alcoléa 1808, Burgos 1812. Ils s’accompagnent de la devise « Honneur et Patrie ». Il convient de noter que ces faits d’arme reviennent à la Garde municipale de Paris, créée le 4 octobre 1802 pour la surveillance de la capitale, dissoute en 1813, et dont la Garde républicaine est l’héritière. Après la Seconde Guerre mondiale, l’inscription Indochine 1945-1954 est ajoutée à la suite des autres.
La réorganisation de la Garde républicaine en 1978 entraîne la scission du régiment d’infanterie en un 1er et un 2e Régiment d’infanterie.
Le 11 novembre 1979, le président de la République M. Valéry Giscard d’Estaing remet un drapeau à chacun des deux régiments d’infanterie nouvellement créés.
Ainsi, la Garde républicaine possède actuellement un étendard et deux drapeaux.

La gendarmerie départementale :
Le 14 juillet 1913, le président de la République, Raymond Poincaré, remet le drapeau à la gendarmerie départementale. Le 4 novembre de la même année, il est décidé que cet emblème porterait les quatre noms de bataille suivants : Hondschoote 1793, Villodrigo 1812, Taguin 1843, Sébastopol 1855. Ils sont accompagnés de la devise « Honneur et Patrie ».
Après la Seconde Guerre mondiale, l’inscription Indochine 1945-1954 est ajoutée à la suite des autres.

La gendarmerie mobile :
Avers de l’emblème de gendarmerie mobile
En ce qui concerne la gendarmerie mobile, la Garde républicaine mobile (G. R. M.), issue des pelotons mobiles de Gendarmerie créés par la loi du 30 août 1921, reçoit un drapeau le 14 juillet 1930 et un étendard le 14 juillet 1934. Ces emblèmes portent les mêmes inscriptions que celles qui sont inscrites sur le drapeau de la gendarmerie départementale. Elles sont accompagnées de la devise « Valeur et Discipline ».

Les écoles et les légions :
Le 14 juillet 1937, l’École d’application de la gendarmerie de Versailles, qui devient par la suite l’École des Officiers de la Gendarmerie nationale (EOGN), reçoit un drapeau qui ne porte aucun nom de bataille ; le revers porte l’inscription « Honneur et Patrie ». ce drapeau est décoré, en 1951, de la Croix de Guerre 1939-1945 avec une palme. Il est l’emblème actuel de l’EOGN.
Le drapeau de l’école de Chaumont, la plus ancienne des écoles de la gendarmerie de l’après-guerre, créée en 1948, est décoré de la Médaille militaire en janvier 2002.
Le 23 mai 1977, le Commandement des Écoles de la gendarmerie reçoit un drapeau pour l’ensemble des écoles préparatoires et centres d’instruction. Il ne porte pas d’inscription de bataille ; le revers porte la devise « Honneur et Patrie ». Il est actuellement l’emblème du C. E. G.
Toutes les écoles de la gendarmerie (au nombre de dix) possèdent un drapeau sans nom de bataille. Tous portent la devise « Honneur et Patrie ».
En 1989, par décision n°13837 DEF/CAB/SDBC/K du 28 avril, les légions de gendarmerie et les écoles de la Gendarmerie nationale sont dotées d’un emblème.
Il faudra cependant attendre la réorganisation de la gendarmerie mobile, en 1991, et la création de neuf légions, pour que les emblèmes prévus par la décision du 28 avril 1989 soient effectivement attribués aux légions de gendarmerie départementale et de gendarmerie mobile ainsi qu’aux écoles. Certains d’entre eux seront remis par le président de la République, le 15 octobre 1991, lors d’une cérémonie solennelle aux Invalides.

La Gendarmerie nationale :
La décision n° 30201 DEF/GEND/OE/ORG/RE du 19 novembre 1992 prévoit qu’un drapeau est attribué à la Gendarmerie nationale et que celui-ci « se substitue aux drapeaux de la gendarmerie mobile et de la gendarmerie départementale ». respectivement remis en 1930 et en 1913 (ces derniers sont « dévolus au musée de la gendarmerie »). Il porte aussi deux décorations. La première est la croix de la Légion d’honneur agrafée au drapeau de la gendarmerie départementale le 14 juillet 1930 par le président de la République Gaston Doumergue devant le Grand Palais.

Les fanions actuels

La Gendarmerie nationale dispose de deux types de fanions des unités opérationnelles, plus un type particulier réservé à la voiture des officiers généraux. Les deux types de fanions sont les suivants :

1. le fanion de type groupement est composé d’une seule bande d’étoffe de couleur et de dimension 50 x 40 cm, il peut être marine pour le premier groupement, rouge pour le second, jonquille pour le troisième, vert pour le quatrième, bleu ciel pour la cinquième.

2. le fanion de type unité élémentaire se compose de la couleur du fanion de groupement, et de la couleur de l’unité selon son rang hiérarchique dans le groupement. Il est de dimension 40 x 30 cm. Les deux bandes d’étoffes sont cousues côte à côte selon les partitions suivantes :

· diagonale pour les 1re, 2e, 3e, 4e unité.

· verticale pour les 5e, 6e, 7e, et 8e unité.

· horizontale pour les 9e, 10e, 11e et 12e unités.

À titre de comparaison, l’armée de Terre dispose de trois types de fanions : deux types équivalents à ceux décrits ci-dessus, auxquels s’ajoute le fanion de type corps. Celui-ci est à destination des unités formant corps mais n’ayant pas un effectif suffisant pour pouvoir prétendre à un emblème national (4 à 500 personnels).

Les fanions des unités dissoutes

Depuis sa création en 1995 et dans le cadre de ses missions de conservation et de mise en valeur du patrimoine, le Service historique de la Gendarmerie nationale a la charge de recueillir les emblèmes des unités dissoutes. Jusqu’à cette date, cette mission était dévolue au musée de la gendarmerie qui se situe dans l’enceinte de l’École des officiers de la gendarmerie à Melun. Ici, sont conservés un grand nombre d’emblèmes de tout type, ayant symbolisé des unités de la gendarmerie aujourd’hui disparues.

La 1re Légion de marche de la Garde républicaine.

Après l’arrivée de la Garde républicaine Mobile en Indochine au début de l’année 1947, ce territoire comptait un effectif total de 95 officiers et 2840 gradés et gardes. Les fanions conservés au musée de Melun sont les suivants :

  • fanion de la 1re Légion de Garde républicaine de Marche ;
  • fanions des 4e, 5e, 6e, 7e escadron.


La 1re LGRM a été formée à la fin de 1946 en Allemagne. Dès son arrivée en Indochine, elle a été affectée à la prévôté des forces armées nationales et des forces de police des États associés, au sud Vietnam, au Cambodge, dans la région des hauts plateaux, au Laos.
Dans le même temps, elle a fourni l’encadrement d’un escadron parachutiste.

Lors des différentes missions accomplies dans ces divers postes, elle a payé un lourd tribut. De 1947 à 1954, elle a perdu 227 officiers et sous-officiers.

Durant cette même période, elle a obtenu :

  • 6 citations collectives (légion et unités subordonnées) ;
  • 119 citations pour les officiers ;
  • 2269 citations pour les sous-officiers.