Histoire et Patrimoine des Gendarmes

Lecture

Ollivier Jean-Paul, Les anges bleus du Tour de France, la gendarmerie dans la grande boucle, Paris, Édition LBM, 2009, 2008 p.

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Dès l’origine en 1903, les gendarmes ont été présents sur le Tour de France. Au début des années 1950, leur implication s’est renforcée avec la création de l’escadron motocycliste de la Garde républicaine. C’est précisément à ces hommes que Jean-Paul Ollivier s’est intéressé. S’appuyant sur des archives et de nombreux témoignages, l’auteur a mis en lumière l’action souvent ignorée de ces militaires lors de la plus populaire des épreuves sportives française. Œuvrant en coulisse, ces motards ont été les témoins, parfois les acteurs, d’événements souvent tragiques, quelques fois comiques, mais toujours passionnants. La richesse de l’iconographie, composée de plus de 2 500 clichés, permet une plongée au cœur des grandes heures de la Grande Boucle.

Rédaction

Michèle Agrapart-Delmas, Femmes Fatales. Les criminelles approchées par un expert, Paris, Max Millo, 250 p.

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Écrit par une psycho criminologue, expert agréée par la Cour de cassation et la cour d’appel de Paris, ce livre marque une étape dans la connaissance des femmes criminelles. Longtemps, ces femmes furent diabolisées, à l’instar des sorcières ou des empoisonneuses. Mais pour la plupart, l’inconscient collectif a plutôt tendance à les croire innocentes, naïves, victimes. Il fallait un expert sans préjugés, ayant rencontré des centaines de criminels, pour dresser l’état des lieux du crime au féminin, par-delà les mythes et les clichés.

Aujourd’hui la criminalité féminine croît, notamment chez les mineures. Environ 160 000 femmes dont 15 000 mineures sont annuellement mises en cause par les services de police et de gendarmerie. Incestueuses, vengeresses, infanticides, arnaqueuses, adolescentes psychopathes, amantes passionnelles, complices de meurtriers ou de cambrioleurs : l’auteur dresse les portraits captivant de celles qui fascinent et effraient autant que les hommes voire plus.

Les nombreuses références historiques à des affaires qui, en leur temps défrayèrent la chronique, intéresseront plus particulièrement les passionnés de l’histoire du crime.

Georges Philippot

Luc Jean-Noël (dir.), Soldats de la loi, la gendarmerie au XXe siècle, Paris, PUPS, 2010, 536 p.

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Les actes du colloque Gendarmerie et gendarmes du XXe siècle, organisé à la Sorbonne en 2003, ont enfin été publiés après plusieurs années d’attente. Les différentes interventions permettent de rendre de compte de la diversité de ce chantier historique. Placé au plus près des grands événements historiques (mobilisation de 1914, occupation), le gendarme est également présent au quotidien, à la campagne et à la ville, dans le cyberespace et sur le grand écran. Il a marqué de son empreinte la métropole et l’outre-mer.

Toutefois, l’ouvrage proposé ne se contente pas de reproduire les communications de l’époque. Il apporte une remarquable synthèse de l’étude de la gendarmerie au XXe siècle grâce à sa rigoureuse introduction et ses nombreux outils de recherches (schémas, chronologie, bibliographie). Ce livre possède donc tous les atouts pour devenir un titre de référence à l’image de Gendarmerie, État et société au XIXe siècle paru en 2002.

Rédaction

Chauveau Roger, De la Beauce à l’Amazonie, Chemin de vie, Paris, L’Harmattan, 2009, 242 p.

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Les autobiographies de gendarmes sont suffisamment rares pour être relevée lorsqu’elles sont publiées. À travers son Chemin de vie, Roger Chauveau permet de découvrir des aspects méconnus du métier de gendarme entre 1947 et 1955. Né dans la Beauce en 1922, il connaît en 1943 le sort des milliers de Français envoyé en Allemagne dans le cadre du STO. Employé dans une ferme à l’est de Berlin, il assiste en avril 1945 à l’arrivée des Russes venus assiégés la capitale du Reich. Après la Libération, il s’engage dans la gendarmerie et part pour l’Indochine de 1947 à 1949. À la fois acteur et témoin, il livre un témoignage saisissant de ce conflit de décolonisation. Quelques années plus tard, en 1951, de nouvelles aventures l’attendent au cœur de la Guyane, dans le haut Oyapock. Son récit méticuleux de ses missions révèle les singularités de la mission du gendarme dans ce territoire mystérieux. Son observation des Indiens oyampi témoigne d’un mode de vie révolu. De même, la narration de l’expédition menée avec le père de l’explorateur Maufrais pour retrouver son fils est émouvante. Roger Chauveau a achevé sa carrière en Guyane en 1976 avec le grade d’adjudant-chef.

Benoît Haberbusch

Houte Arnaud-Dominique, Le métier de gendarme au XIXe siècle, Rennes, PUR, 2010, 319 p.

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Cet ouvrage est le produit d’une thèse soutenue en 2009 sous la direction conjointe des professeurs Jean-Noël Luc et Jean-Marc Berlière. Arnaud-Dominique Houte s’interroge sur le métier de gendarme entre 1830 et 1914. Il appuie sa démonstration sur une vaste documentation d’archives, de sources imprimées et sur une base de données de trois mille gendarmes. Ce livre, absolument remarquable, explore les modifications du métier de gendarme, dans un paysage politique et social mouvant, s’inscrivant dans le cadre d’un renforcement de l’État, de la modernisation des campagnes et du développement du sentiment national. Plus encore, Arnaud-Dominique Houte nous livre un portrait saisissant de ces évolutions, du rapport entre la gendarmerie et le pouvoir politique, mais aussi des changements internes à la gendarmerie. L’apparition d’une presse corporative, le lent mouvement de professionnalisation du métier, la place du gendarme dans la société du XIXe siècle ont des répercussions évidentes sur la carrière des soldats de la loi. À l’heure où la gendarmerie subit de profonds changements, ce livre apporte un regard historique qui permet de mieux comprendre les débats actuels sur l’institution.

Édouard Ebel

Debiès Marie-Hélène, Du pays des Chouans à Sébastopol. Jean-Michel Gangloff 1802-1871. Itinéraire d’un gendarme alsacien au XIXe siècle, La Crèche, Éditions Geste, 2010, 281 p.

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Marie-Hélène Debiès a consulté un large panel d’archives pour reconstituer le parcours de son ancêtre alsacien, Jean-Michel Gangloff, gendarme au XIXe siècle. Né en 1802 à Niederschaeffolsheim dans le Bas-Rhin, il s’engage à l’âge de vingt ans au sein du 46e régiment d’infanterie de ligne et participe à la campagne d’Espagne (1823-1828). Nommé gendarme à pied dans les Deux-Sèvres, Jean-Michel Gangloff contribue à la lutte contre la chouannerie, qui secoue à nouveau l’ouest de la France dans les années 1830. Décoré de la légion d’honneur à la fi n de sa carrière, ce gendarme sert dans la prévôté lors de la guerre de Crimée en 1854 et 1855. Ce très bon ouvrage constitue une des rares biographies d’un militaire de l’arme. Il permet d’approcher au plus près la vie d’un gendarme dans la France du XIXe siècle.

Édouard Ebel

Cabry Gérard (lieutenant-colonel), La Gendarmerie d’Outre-Mer, SPE Barthélémy, 2010, 464 p.

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Le lieutenant-colonel (honoraire) Cabry a effectué la majeure partie de sa carrière outre-mer soit en séjour (Nouvelle-Calédonie et Djibouti), soit en qualité d’officier d’état-major au commandement des forces de la gendarmerie d’outre-mer. Ce passionné d’histoire et géographie a rassemblé pendant dix ans une volumineuse documentation pour réaliser un livre qui traite de l’évolution de la gendarmerie outre-mer, depuis la création de la première compagnie de maréchaussée à cheval à la Martinique en 1716 jusqu’à nos jours. L’auteur détaille ainsi l’évolution de l’organisation et des missions en mettant en lumière les nombreuses “missions annexes” si particulières à l’outre-mer. Il rend surtout hommage au personnel de la gendarmerie qui a cherché, au fil de l’Histoire, a accomplir son devoir dans l’indifférence parfois complète de la mère patrie.

Rédaction

Boulant Antoine, Lepetit Gildas, La gendarmerie sous le Consulat et le Premier Empire, Paris, SPE-Barthélémy, 2009, 160 p.

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Nombreux sont les ouvrages à étudier la période impériale. Les campagnes, les batailles, les généraux, les dignitaires font ainsi l’objet d’une bibliographie abondante. Pourtant, jusqu’à présent, personne ne s’était réellement attaché à combler le vide concernant une institution aussi importante pour Napoléon que la gendarmerie. C’est à présent chose faire grâce au livre remarquable d’Antoine Boulant et de Gildas Lepetit. Le Consulat et le Premier Empire s’imposent comme une période charnière pour la France, mais aussi pour la gendarmerie. Pilier du pouvoir impérial, garante d’un ordre intérieur indispensable à toutes conquêtes extérieures, l’institution est profondément transformée au cours des quinzaines années du régime napoléonien. Elle est dotée, pour la première fois, de son propre état-major, incarné par le maréchal Moncey. Ce dernier tente pendant quinze ans de se faire une place à l’ombre du ministère de la Police générale et son locataire emblématique, Joseph Fouché. Du rétablissement de l’ordre dans une Vendée agitée aux actions de contre-guérilla dans l’Espagne insurgée, de la lutte contre le brigandage à la répression de l’insoumission et de la désertion, de l’arrestation du Duc d’Enghien à celle du Pape, le gendarme se présente comme l’« homme-orchestre » de l’Empereur. Sous l’Empire, la gendarmerie essaime son modèle de police à statut militaire à travers toute l’Europe. Tous les pays du vieux continent les voient circuler ou stationner. Qu’ils soient installés au sein des brigades créées dans les pays nouvellement annexés ou chargés d’assurer la discipline des armées en campagne, ils montrent leur uniforme aux quatre coins de l’Europe, de Madrid à Moscou, de Hambourg à Rome. S’appuyant sur une bibliographie riche et récente, Antoine Boulant et Gildas Lepetit offrent la synthèse qu’il manquait à l’histoire de la Gendarmerie impériale. Agrémenté d’annexes instructives, cet ouvrage ravira les passionnés de la période napoléonienne.

Rédaction

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