Il y a 200 ans
La légion de gendarmerie à cheval de Burgos (13 novembre 1810)

Extrait de la lettre
du 26 novembre 1810 du général
Buquet commandant la gendarmerie
e l’Armée d’Espagne et la province
d’Alava
Le 13 novembre 1810, Napoléon décrète la formation d’une légion de gendarmerie à cheval destinée à servir en Castille : la légion de Burgos. Créée pour rationaliser l’emploi d’une cavalerie peu efficace dans les régions montueuses du nord de l’Espagne, elle compte près de 800 hommes, répartis en 6 escadrons. Ces militaires sont issus des escadrons de gendarmerie impériale, envoyés dans la péninsule par le décret du 24 novembre 1809.
Chargée de surveiller les routes, cette légion se mue en unité combattante au gré des circonstances. En septembre 1812, l’armée française évacue Burgos devant l’avancée de Wellington.
Réorganisée à Miranda, elle repasse à l’offensive, entraînant le repli des Anglais le 22 octobre. L’avant-garde française, composée de la légion de Burgos, du 15e régiment de chasseurs à cheval et d’un escadron de lanciers de Berg, est commandée par intérim par le colonel de gendarmerie Béteille.
Le 23 octobre 1812, près de Villodrigo, les Français rencontrent la cavalerie anglaise, soutenue par 5 pièces de canon. Les lanciers de Berg et le 15e de chasseurs sont pris à partie par les Anglais. Béteille ordonne alors une charge. Les gendarmes parviennent au corps à corps, enfoncent les dragons rouges, leur tuent 250 hommes et font 85 prisonniers.
Le bilan français est de sept morts, dont un gendarme. Cent trois cavaliers et 31 gendarmes, dont Béteille, ont été blessés. Le 26 décembre 1812, la légion de Burgos est rappelée en France. Le général Caffarelli lui adresse alors ses adieux : « Ainsi, […] elle laissera le souvenir de sa bravoure, de sa discipline et du bon esprit dont elle est animée, et s’il est nécessaire d’exciter l’émulation des autres corps, on pourra citer la conduite de la légion de gendarmerie […] et j’espère qu’elle portera partout son bon esprit, son courage et son dévouement ».
En février 1813, Napoléon accorde la Légion d’honneur à tous les officiers présents à Villodrigo, ainsi que des rentes, dont le montant dépend du grade. Il nomme tous les officiers au grade immédiatement supérieur. Les maréchaux des logis passent lieutenants, les brigadiers et de nombreux gendarmes, sous-lieutenants.
Villodrigo est la deuxième inscription sur le drapeau de la gendarmerie.
Gildas Lepetit
Lieutenant
Délégation au patrimoine culturel de la Gendarmerie nationale