Gendarmerie nationale
XIVe siècle Ministère de rattachement : Ministère de l’Intérieur Effectifs : 99 135 Directeur général : Général d’armée Richard LIZUREY Adresse : Direction générale de la Gendarmerie nationale 4 rue Claude Bernard Tél. : +33 1 84 22 29 99 Chargé de communication : Général Philippe GUIMBERT Site Web : www.gendarmerie.interieur.gouv.fr ![]()
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Histoire
Au Moyen-Âge, les maréchaux disposent, pour la durée de la guerre, d’une petite troupe aux ordres d’un prévôt, le prévôt des maréchaux. Pendant la Guerre de Cent ans (1337-1457) les maréchaussées, organes de police et de justice, ont pour mission de maintenir l’ordre au sein de l’armée, de prévenir les débordements des troupes et de punir les hommes d’armes qui commettent des crimes. Au XVe siècle, après la création d’une armée permanente répartie en garnisons, les maréchaussées deviennent également permanentes. Elles sont territorialisées à partir de 1514. En 1536, confronté aux insuffisances des justices « ordinaires », François Ier étend leurs compétences aux « domiciliés », c’est-à-dire aux civils. Les maréchaussées se multiplient mais à la fin du XVIIe siècle, elles déclinent. En 1720, ces maréchaussées provinciales sont supprimées et remplacées par de « nouvelles maréchaussées », organisées et structurées militairement sur un mode hiérarchique unifié pour tout le royaume. La discipline militaire s’impose à tous les archers puis cavaliers de maréchaussée. La maréchaussée compte 4 114 hommes, à la veille de la Révolution. En 1791, en application de la séparation des pouvoirs, la maréchaussée est déchargée de sa fonction de justice et prend le nom de Gendarmerie nationale.

Au cours du XIXe siècle, la gendarmerie change plusieurs fois de noms en fonction des régimes politiques successifs. Elle participe à plusieurs campagnes militaires et à l’expansion coloniale. Son modèle s’exporte en Europe. Plusieurs textes organiques consolident sa structure militaire dont la loi du 28 germinal an VI (17 avril 1798), l’ordonnance royale du 20 octobre 1820, le décret du 1er mars 1854 et le décret du 20 mai 1903 en vigueur tout au long du XXe siècle. De 1914 à 1918, la gendarmerie contribue à la mobilisation générale, forme des prévôtés et assure la sécurité intérieure. Durant l’entre-deux-guerres, elle se motorise, se dote d’une direction et d’une nouvelle force spécialisée dans le maintien de l’ordre. Sous l’Occupation, l’Arme doit faire face à la double pression du régime de Vichy, engagé dans la collaboration, et de l’occupation allemande. Après 1945, la gendarmerie participe aux conflits de décolonisation en Indochine, puis en Afrique du Nord. La seconde moitié du XXe siècle est marquée par la spécialisation, la technicisation et l’accroissement des effectifs. La loi du n°2009-971 du 3 août 2009 rattache la gendarmerie au ministère de l’Intérieur.
Organisation
Organisation centrale

La Direction générale de la Gendarmerie nationale (DGGN), implantée à Issy-les-Moulineaux, comprend notamment :
• un cabinet ;
• trois directions comprenant chacune des sous-directions :
- la Direction des Opérations et de l’Emploi (DOE), articulée en 4 sous-directions :
. sous-direction de l’anticipation opérationnelle,
. sous-direction de la sécurité publique et de la sécurité routière,
. sous-direction de la police judiciaire,
. sous-direction de la défense de l’ordre public et de la protection ;
- la Direction des Personnels Militaires de la Gendarmerie nationale (DPMGN) articulée en 4 sous-directions :
. sous-direction de la gestion du personnel,
. sous-direction de la politique des ressources humaines,
. sous-direction des compétences,
. sous-direction de l’accompagnement du personnel ;
- la Direction des Soutiens et des Finances (DSF) articulée en 3 sous-directions :
. sous-direction administrative et financière ;
. sous-direction de l’immobilier et du logement ;
. sous-direction de l’organisation et des effectifs ;
- 2 services sont rattachés à la DGGN :
. le Service de l’Achat, des Équipements et de la Logistique de la Sécurité intérieure (SAELSI),
. le Service des technologies et des systèmes d’information de la sécurité intérieure (ST [SI] ²).
Le directeur général de la Gendarmerie nationale dispose aussi de l’Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN), instituée en 2009, du Commandement des forces aériennes de la gendarmerie nationale (CFAGN), de la Garde républicaine formée d’un régiment de cavalerie et de deux régiments d’infanterie, du Groupe d’intervention de la Gendarmerie nationale (GIGN) et de la Gendarmerie prévôtale.
Organisation territoriale
En métropole :
• 22 régions de gendarmerie, créées le 1er juillet 2005, qui correspondent aux régions administratives ;
• 93 groupements de gendarmerie départementale ;
• 360 compagnies de gendarmerie départementale ;
• 1 028 communautés de brigades ;
• 614 brigades territoriales autonomes ;
• 17 groupements de gendarmerie mobile ;
• 108 escadrons de gendarmerie mobile.
En outre-mer :
• le Commandement de la gendarmerie d’outre-mer (CGOM) est un état-major qui administre les 4 283 personnels implantés en outre-mer et en ambassades, auxquels s’ajoutent les escadrons de gendarmerie mobile déplacés outre-mer (18 EGM).

Gendarmeries spécialisées
• La Gendarmerie de la sécurité des armements nucléaires (GSAN).
• La Gendarmerie des transports aériens (GTA).
• La Gendarmerie de l’armement.
• La Gendarmerie de l’air.
• La Gendarmerie maritime.
Missions
Force armée investie d’une mission de sécurité et de paix publiques, la Gendarmerie nationale réunit toutes les caractéristiques d’une « force de continuité ». En effet, quelles que soient les circonstances (paix, crise ou guerre), elle assure la continuité de l’action de l’État, sur l’ensemble du territoire français.
Elle a en charge des missions administratives, judiciaires et militaires.

Personnel
En 2015, l’effectif total de la gendarmerie est de 99 135 hommes et femmes (recrutées depuis 1983). Ces personnels militaires (officiers, sous-officiers et volontaires) et civils, se répartissent comme suit :
• 6 215 officiers et 71 135 sous-officiers de gendarmerie (emplois directement opérationnels ou nécessitant une expérience professionnelle fondée sur l’alternance entre des emplois en unité opérationnelle et des emplois en état-major) ;
• 506 officiers et 4 626 sous-officiers des corps techniques et de soutien de la gendarmerie (emplois qui imposent des dispositions particulières découlant du statut militaire - disponibilité et mobilité - ou une spécialisation poussée dans le domaine administratif ou technique) ;
• 19 officiers des armées (commissaires, ingénieurs, armement, officiers de liaison, etc.) ;
• 12 974 gendarmes adjoints volontaires (emplois opérationnels ou de soutien qui peuvent être tenus par des personnels disposant soit d’une qualification professionnelle directement exploitable, soit d’une formation élémentaire de courte durée) ;
• 3 660 personnels civils (emplois d’encadrement, d’experts ou de spécialistes dans les domaines administratifs, logistiques et techniques, non soumis aux exigences découlant du statut militaire).
Organismes de formation
Implanté à Rochefort-sur-Mer (Charente-Maritime), le Commandement des écoles de la Gendarmerie nationale dirige et coordonne l’ensemble de l’activité des écoles et des centres de formation de l’institution.
Écoles :
• École des officiers de la Gendarmerie nationale (EOGN) à Melun (77) ;
• Écoles de gendarmerie à Châteaulin (29), Chaumont (52), Fontainebleau (77), Montluçon (03), Rochefort (17) et Tulle (19).

Centres de formation :
• Centre national de formation à la sécurité routière (CNFSR) à Fontainebleau (77) ;
• Centre national de formation à la police judiciaire (CNFPJ) à Rosny-sous-Bois (93) ;
• Centre national d’instruction nautique de la gendarmerie (CNING) à Antibes (06) ;
• Centre national d’instruction de ski et d’alpinisme de la gendarmerie (CNISAG) à Chamonix (74) ;
• Centre national d’instruction cynophile de la gendarmerie (CNICG) à Gramat (46) ;
• Centre national d’entraînement des forces de gendarmerie (CNEFG) à Saint-Astier (24) ;
• Centre national de formation du corps de soutien technique et administratif de la Gendarmerie nationale (CNF CSTAGN) à Rochefort (17) ;
• Centre national de formation au commandement (CNFC) à Rochefort (17) ;
• Centre national de formation aux langues et à l’international de la gendarmerie (CNFLIG) à Rochefort (17) ;
• Centre national de formation au renseignement opérationnel (CNFRO) à Rosny-sous-Bois (93) ;
• Centre national de formation aux systèmes d’information et de communication de la gendarmerie (CNFSICG) à Rosny-sous-Bois (93).
• Centre d’enseignement supérieur de la gendarmerie (CESG) à Melun (77) ;
• Centre de production multimédia de la Gendarmerie nationale (CPMGM) à Limoges (87).
Principaux équipements
• Armement : pistolets SIG PRO SP 2022, PM HK MP5, fusils à pompe BPS SGF, FAMAS…
• Véhicules légers : - voitures : Citroën Xantia, Citroën Berlingo, Citroën C4, Ford Focus Break, Ford Transit, Peugoet 206, Peugeot 306 Break, Renault Clio II, Renault 21 Turbo, Renault 18 Turbo, Renault 306 s 16, Renault Mégane coupée, Renault Laguna, Renault Prenium, Subaru Impreza WRX, LAPI Ford Focus - SUV et bus : Mercedes Vito 4x4, Peugeot 806, Peugeot Expert, Peugeot Partner, Renault Kangoo, Renault Trafic, bus FC MO LOHR, Irisbus Iveco Dailly, PC transmissions-B110, Chevrolet Swatec Harras (GIGN) - Camions : Renault Saviem TP3. - Motos : Yamaha 900 TDM, Yamaha 1300 FJR, Cagiva, BMW K750, BMW RT1100.
• Engins blindés : VBRG Berliet MO, VBRG Berliet OPEX, VBRG VXB 170.
• Moyens aériens : 56 hélicoptères en 2015 (15 EC145, 15 EC135 et 26 Écureuils) - la Gendarmerie nationale a cessé d’utiliser des avions depuis 1994.
• Moyens nautiques :
- Gendarmerie maritime : 5 patrouilleurs et 35 vedettes ;
- Gendarmerie départementale : 37 moyens côtiers principaux (25 vedettes et 12 moyens projetables semi-rigides), 17 moyens nautiques en eaux intérieures (8 vedettes et 9 moyens projetables semi-rigides).

Coopération
La Direction de la Coopération Internationale (DCI - entité mixte Police et Gendarmerie nationales) gère administrativement 43 officiers de gendarmerie en poste dans les ambassades (attachés de sécurité intérieure et adjoints, assistants et officiers de liaison), 34 coopérants militaires techniques (employés par la Direction de la Coopération et de la Sécurité de Défense [DCSD]), 7 officiers de liaison à l’étranger hors ambassade (conseillers gendarmerie, experts, chargés de mission) et 2 officiers satellites en région parisienne. De plus, au sein de la centrale, elle gère également 28 officiers de gendarmerie, 26 sous-officiers et 3 personnels civils.
La Gendarmerie nationale entretient des relations bilatérales avec un grand nombre de forces à statut militaire de type gendarmerie. Elle est représentée dans plusieurs organismes internationaux. Au niveau européen, elle est membre fondateur de la Force de gendarmerie européenne (FGE) et de la FIEP (association qui regroupe les forces de gendarmerie et de police à statut militaire européennes et méditerranéennes).
La gendarmerie contribue actuellement aux opérations extérieures conduites par :
• les Nations Unies : MINUSTAH en Haïti, MONUSCO en République démocratique du Congo, ONUCI en Côte d’Ivoire, MINUSMA au Mali, MINUSCA en République centrafricaine, FINUL au Liban ;
• l’Union Européenne : EULEX Kosovo, EUCAP Sahel (Mali et Niger), EUAM Ukraine et EUMAM RCA ;
• la France : Barkhane au Tchad, Mali et Niger, Forces françaises en Côte d’Ivoire, Sangaris en République Centrafricaine, Chamal en Jordanie.
• Les formations prévôtales sont rattachées au Commandement de la gendarmerie prévôtale (créée en 2013).

© Les iconographies ont été fournies par les gendarmeries concernées