Annuaire des gendarmeries du monde

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Police armée populaire de Chine

Insigne-PAP.pngAnnée de création :

1949/1982

Autorités de rattachement :

Troupes de sécurité intérieure placées sous la double tutelle du Conseil des Affaires de l’État et de la Commission militaire centrale.

Troupes en charge du contrôle des frontières, de la lutte contre les incendies et de la protection des personnalités placées sous la direction du Ministère de la Sécurité Publique.

Effectifs :

930 000 les deux entités réunies

Coordonnées :

Quartier général : général d’armée WANG Ning, commandant en chef de la Police Armée populaire - n°1 Xisanhuan Beilu, Beijing 100089, China - Tél. du colonel supérieur WANG Chunyu chef du bureau des relations internationales (8610) 68793136, fax (8610) 68414681

Forces de la PAP intégrées au ministère de la sécurité publique : ministre de la sécurité publique GUO Shengkun - n°14 Dong Chang An Street, Beijing 100741, China - Tél. du chef du bureau Europe de la direction de la coopération internationale WANG Gang (8610) 66263141, fax (8610) 58186022

Site Web: http://wj.81.cn/

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Histoire

La Police Armée Populaire (PAP) a été officiellement créée le 19 juin 1982. Toutefois, son origine remonte à la fondation de la République populaire de Chine en 1949. Conçue initialement comme un Corps de Sécurité Publique dépendant de l’Armée Populaire de Libération (APL), son organisation et son appellation ont constamment évolué. En 1966, lors de la révolution culturelle, le corps est démantelé. Ses missions de sécurité intérieure et de garde aux frontières sont confiées à l’APL et à la Milice (force de réserve de l’APL).

À la fin des années 1970, le besoin de se doter d’une force spécifique dédiée aux missions de sécurité intérieure réapparaît. La nouvelle PAP est officiellement créée le 19 juin 1982. Ses effectifs sont composés de diverses unités provenant de l’APL. En 1983, elle intègre l’unité de police n° 772 de l’APL en charge des prises d’otages (cette unité donnera naissance en 1985 à l’École de la police spéciale de la PAP, rebaptisée Collège de police spéciale en 2002). En 1985, elle est rejointe par les troupes de défense des frontières de l’armée et de lutte contre les incendies qui dépendent du ministère de la Sécurité publique.

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À la suite des événements de 1989 et de la répression sanglante des manifestations de la place Tien An Men par l’APL, les autorités centrales décident de spécialiser la PAP dans la réponse armée aux contestations internes et favorisent sa modernisation. L’enjeu pour le pouvoir politique est de disposer d’une force armée loyale et disciplinée, capable de répondre aux principaux troubles politiques et sociaux liés aux difficultés des réformes urbaines, aux mécontentements des campagnes et aux revendications autonomistes.

À partir des années 1990, la PAP s’impose comme le bras armé intérieur du régime. Son système de commandement relativement décentralisé cède la place en 1993 à un système beaucoup plus centralisé et militaire, contrôlé à la fois par la Commission militaire centrale et le Conseil des affaires de l’État. Renforcée et profondément modernisée, la PAP est engagée fortement dès 1993 dans la répression des émeutes tibétaines, puis en 1997 dans celle des Ouïghours lors des événements de Yining dans le Xinjiang.

En 1996, la PAP crée 14 divisions mobiles à partir de 14 divisions d’infanterie démobilisées de l’APL, placées directement sous l’autorité de Pékin pour intervenir d’urgence sur n’importe quelle situation de crise ou émeutes sur le territoire chinois.

À la suite des violences d’Urumqi en 2009 ayant fait officiellement 200 morts (violences qui firent suite à celles de Lhassa de 2008) et aux critiques émises à l’égard de la PAP pour ses lenteurs à répondre aux émeutes, une loi sur la police armée populaire est adoptée le 27 août 2009 afin de clarifier le cadre de son intervention et ses autorités d’emploi en cas d’émeutes, d’attaques terroristes ou de situation d’urgence. Par cette loi, il est mis fin notamment au pouvoir des autorités locales au niveau des comtés de mobiliser la PAP pour traiter les troubles à l’ordre public et éviter ainsi un recours abusif, excessif et incontrôlé de l’emploi de la force.

Organisation

Deux ministères de rattachement :

double tutelle du Conseil des Affaires de l’État (gouvernement) et de la Commission militaire centrale (organe dépendant du parti communiste chinois, véritable cœur du pouvoir militaire chinois) pour les troupes de sécurité intérieure (maintien de l’ordre, intervention), et les troupes spécialisées (génie militaire) soit 680 000 militaires ;

direction du Ministère de la Sécurité Publique (MSP) pour les troupes en charge du contrôle des frontières, de la lutte contre les incendies et de la protection des personnalités soit 250 000 dont 100 000 pompiers, 100 000 gardes-frontières et 50 000 gardes de personnalités.

Organisation centrale

Grand Quartier général (GQG) : situé à Pékin, il se compose d’un état-major, de trois départements (politique, logistique, équipement) et de quatre commandements spécialisés (prospection aurifère, construction routière, construction hydroélectrique, surveillance des forêts).

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Forces de sécurité publique du MSP : au niveau central, trois directions générales au sein du ministère de la sécurité publique situé à Pékin, en charge de la lutte contre les incendies, le contrôle de certaines frontières (y compris des frontières maritimes) et la protection des hautes personnalités.

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Organisation territoriale

Grand Quartier général (GQG) : au niveau territorial, le commandement se décline en Corps généraux au niveau des provinces (brigades), en Détachements au niveau des préfectures (régiments) et en Groupe au niveau des comtés (escadrons).

Forces de sécurité publique du MSP : au niveau territorial, l’organisation administrative reprend celle du niveau national mais se décline en bureau de la sécurité publique avec un bureau en charge des incendies, un bureau en charge du contrôle des frontières et un bureau en charge de la protection des personnalités. Du point de vue de l’organisation militaire, les unités se déclinent en Corps général (brigade niveau province), détachements (régiments niveau préfecture) et Groupe (escadron niveau comté).

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Formations spécialisées

Forces de prospection aurifère.

Forces de construction de routes.

Forces de construction des barrages hydroélectriques.

Forces des forêts et des espaces naturels.

Missions

Forces de sécurité intérieures (GQG) : en matière de police administrative, la PAP assure le maintien et le rétablissement de l’ordre, le contre-terrorisme, la protection et les secours aux populations en cas de sinistres, la garde des bâtiments publics et diplomatiques ainsi que des points d’importance vitale. Appui aux unités de l’Armée populaire de libération (APL) en cas de conflit (DOT). La PAP n’exerce ni de mission de police judiciaire, ni de missions de police de la route.

Forces de sécurité publique dépendantes du MSP : lutte contre les incendies, contrôle des frontières terrestres et maritimes, protection des hautes personnalités.

Forces spécialisées : surveillance et contrôle de la prospection aurifère, surveillance et contrôle de la construction de routes, construction et surveillance des barrages hydroélectriques, surveillance des forêts et des espaces naturels.

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Personnel

Effectif total : 930 000 militaires dont :

680 000 militaires dépendants du quartier général ;

250 000 militaires (100 000 pompiers, 100 000 gardes-frontières ; et 50 000 gardes de personnalités) dépendants du MSP.

PAP-portrait.jpgLe personnel a un statut militaire. Le recrutement se fait sur examen pour les officiers et les sous-officiers, ou par voie d’engagement pour les militaires du rang et les sous-officiers. Le personnel loge en caserne.

Des appelés servent dans la PAP. Chaque année, les citoyens masculins de 18 ans révolus, avant le 31 décembre, doivent être appelés sous les drapeaux. Ceux qui ne sont pas enrôlés l’année même peuvent être recrutés pour un service actif avant 22 ans. Le service actif dure deux ans. À l’expiration de ce délai, les soldats de service peuvent devenir soldats volontaires.

Les femmes sont présentes depuis la création.

Organismes de formation

Écoles des forces dépendantes du QG :

- formation initiale au niveau provincial,

- formation continue : académie du commandement de Tianjin pour les officiers de rang intermédiaire (capitaine, commandant),

- université de la défense nationale (équivalent du CHEM) pour les officiers à haut potentiel ;

Écoles des forces de sécurité publique :

- écoles de formation initiale au niveau des provinces,

- écoles de formation continue au niveau national à l’académie de Langfang pour les trois corps (pompiers, gardes-frontières, protection personnalités).

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Principaux équipements

Armement : armement léger, grenades et canon lanceur de gaz lacrymogène, mortiers.

Véhicules :

- forces de sécurité intérieure : blindés légers de maintien de l’ordre avec canon de 30 mm, camions lanceur d’eau ;

- troupes spécialisées : engins de construction ;

- troupes de sécurité publique : pompiers équipés d’engins modernes de lutte contre les incendies.

Moyens aériens : hélicoptères.

Moyens nautiques : flotte de bateaux pour la surveillance en mer.

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Coopération

La coopération avec la gendarmerie française date de 2005. Celle-ci est relativement importante (stagiaires annuels au CNEFG, stages au GIGN, formation linguistique, participation à des séminaires en Chine, visites de haut niveau régulières). Il existe aussi une forte coopération avec la Russie, une coopération significative avec la Roumanie et plus modeste avec l’Espagne, l’Italie et le Portugal.

En matière de missions militaires, la PAP a été engagée depuis 2000 dans des opérations de maintien de la paix de l’ONU. L’école de formation aux opérations de maintien de la paix de Langfang a été reconnue par les Nations unies.

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