SOCIÉTÉ NATIONALE DE L'HISTOIRE ET DU PATRIMOINE DE LA GENDARMERIE | SOCIÉTÉ DES AMIS DU MUSÉE DE LA GENDARMERIE

1919 – 1930
L’Alsace-Moselle a été cédé par la France à la Prusse conformément au traité de Francfort de 1871. Suite au traité de Versailles du 28 juin 1919, l’Alsace-Moselle est revenue à la France.

Celui-ci prévoyait aussi une présence militaire des Français, des Britanniques, des Américains et des Belges sur la rive gauche du Rhin et une partie de la rive droite à partir de janvier 1920 et pour une période de 5 à 15 ans suivant les territoires. Les Français héritaient à la fois de la plus grande des zones d’occupation qui s’agrandit encore avec le retrait rapide des États-Unis.

Le 12 octobre 1919, les VIII° et X° Armées sont dissoutes. Ce même jour, la gendarmerie de l’Armée française du Rhin est créée, à l’effectif de quatre compagnies :

  • 1re Cie : gendarmerie du 30° C.A., à Wiesbaden – Arrondissements de Mayence, Wiesbaden, Gonsenheim et Kreuznach ;
  • 2e Cie : gendarmerie du 32° C.A., à Neustadt – Arrondissements de Landau, Spire, Kaiserslautern et Trèves ;
  • 3e Cie : gendarmerie du 33° C.A., à Aix-la-Chapelle – Arrondissements de Grevenbroich et Aix-la-Chapelle ;
  • 4e Cie : gendarmerie de la Sarre à Sarrebruck – Arrondissements de Sarrebruck et Sarrelouis.

En décembre 1919, des prisons militaires sont créées en remplacement des prisons prévôtales :

  • Mayence : une prison d’Armée pour 250 détenus ;
  • Wiesbaden : une prison de Corps d’Armée pour 50 détenus ;
  • Trèves : une prison de Corps d’Armée pour 50 détenus ;
  • Aix-la-Chapelle : une prison de Corps d’Armée pour 50 détenus.

Le 21 février 1920, le siège de la 3e Cie est transféré à Bonn. Les arrondissements de Bonn et de Duren sont créés, en remplacement des arrondissements de Grevenbroich et d’Aix-la-Chapelle. Une prison militaire est créée à Bonn en remplacement de celle d’Aix-la-Chapelle. Une prison est créée à Landau le 24 février.

Le 4 avril, des tribunaux militaires de simple police sont mis en place et les tribunaux prévôtaux sont supprimés.
Le 1er juillet, la prévôté des troupes de la Sarre (4e Cie), passe sous le commandement du 6e secteur de gendarmerie de Nancy.

Le 15 avril 1921, un arrondissement de gendarmerie est créé à Düsseldorf. Le 10 décembre, la 4e Cie est créée à Mayence avec les arrondissements de Mayence et Düsseldorf. L’arrondissement de Gosenheim prend l’appellation d’arrondissement de Mayence-Campagne. Un an plus tard, le 9 octobre il devient l’arrondissement de Worms.

Les effectifs des forces occupantes dans l’Armée française du Rhin sont au nombre de 100 000 dans les territoires rhénans dans les périodes les plus calmes. Le maximum de militaires est atteint en mai 1921 lors de la première occupation de Ruhort, Düsseldorf et Duisbourg avec 250 000 soldats dont 210 000 Français.

Par la décision ministérielle du 10 octobre 1922, la gendarmerie de l’Armée française du Rhin devient un corps autonome est prend l’appellation le 1er janvier 1923 de Légion de l’Armée du Rhin.

L’année 1923 constitua un tournant de la présence militaire française en Sarre, marquée d’abord par une réorganisation de l’état-major : dans un premier temps, au mois de février, le 2e bureau, qui avait jusque-là végété au profit du « Bureau de centralisation de la Sarre », fut remis en activité, et ses missions furent clarifiées . S’ensuivit surtout, en novembre, une importante diminution de format : l’état-major fut réduit à la taille d’un état-major de brigade mixte, et divisé en deux sections : la première regroupait le 1er bureau et la section territoriale, et la seconde, les 2e et 3e bureaux. Le service des écoles et le bureau des logements furent rattachés à la place de Sarrebrück  

Le 15 janvier, l’arrondissement de Worms est supprimé et les brigades sont rattachées à l’arrondissement de Kreuznach. Le 7 février une prison est créée à Deux-Ponts (Zweibrücken).

Le 24 février, les troupes américaines évacuent la tête de pont de Coblence, ils sont remplacés par des troupes françaises. L’arrondissement de Coblence est créé (3e Cie).

Le 5 avril, une prison militaire est créée à Gemersheim.

La Légion de la Rhin est réorganisée à compter du 1er mai 1923 :

  • 1re Cie à Wiesbaden : arrondissements de Wiesbaden et de Kreuznach ;
  • 2e Cie à Mayence : arrondissements de Mayence, Landau, Spire et Kaiserslautern ;
  • 3e Cie à Bonn : arrondissements de Bonn, Düren, Coblence, Boppard, Trèves et Düsseldorf ;
  • création de la 4e Cie dans la Ruhr.

Le 1er août, l’arrondissement de Dûren est supprimé, ses brigades sont rattachées à l’arrondissement de Bonn. Entre les mois de juillet et septembre, des pelotons mobiles sont mis en place provisoirement dans la Ruhr :

  • PM à cheval n° 3 – 9 – 23 – 25 – 27 – 31 – 33 ;
  • PM à pied n° 8 – 10 – 12 – 16 – 20 – 22 – 24 – 26 – 28.

Le 11 janvier 1924, la 4e Cie est réorganisée, les prévôtés et P.M., sont détachés dans la Ruhr ainsi que l’arrondissement de Düsseldorf de la 3e cie.

Le 15 janvier la Légion du Rhin est de nouveau réorganisée :

  • 1re Cie à Wiesbaden : arrondissements de Wiesbaden, Kreuznach et Kaiserslautern ;
  • 2e Cie à Mayence : arrondissements de Mayence, Landau et Spire ;
  • 3e Cie à Bonn : arrondissements de Bonn, Coblence, Boppard et Trèves ;
  • 4e Cie à Düsseldorf : arrondissement de Düsseldorf, prévôtés et pelotons mobiles de la Ruhr ;
  • les P.M à cheval n° 1 et 11, et les P.M à pied n° 6, 14 et 18 relèvent les P.M de l’armée du Rhin qui rentrent en France : à cheval n° 3 et 9, à pied les n° 8, 12 et 16.


Deux mois plus tard, les pelotons mobiles à cheval n° 5, 7, 21, 29, 35 et 39, et les pelotons mobiles à pied n° 2 et 32 arrivent en renfort pour remplacer les P.M à cheval 23, 25 et 31, et les P.M à pied n° 10, 20 et 22.
Le 1er juillet les pelotons à pied N° 24 et 28 sont relevés et remplacés par des P.M à pied n° 2 bis et à cheval n° 1 bis.
Le 18 août, le peloton à cheval de Marseille relève le peloton à cheval n° 33.
le 14 octobre, les pelotons à cheval n° 1, 5, 7, 11 et 21 ainsi que les pelotons à pied 14 et 26 rentrent en France.
La prison militaire de Gemersheim est dissoute, le 15 novembre.
Quatre jours avant Noël 1924, les P.M à cheval n° 24 et à pied 2, 6 et 18 rentrent en France.

Le 11 mars 1925, les pelotons n° 2 bis et 1 bis sont relevés par les pelotons 12 (à pied) et 13 (à cheval).
À compter du 15 juillet et jusqu’au 30 juillet, les territoires occupés dans la Ruhr depuis le 11 janvier 1923, sont évacués, les pelotons 4, 12, 16 (à pied) et 13 (cheval), rentrent en France.

Le 25 août, c’est l’évacuation de la tête de pont de Düsseldorf qui est organisée. Le siège de la 4e Cie est transféré à Kaiserslautern.

La Légion du Rhin est réorganisée :

  • 1re Cie à Wiesbaden : sections de Wiesbaden, Coblence et Boppard ;
  • 2e Cie à Mayence : sections de Mayence et Kreuznach ;
  • 3e Cie à Bonn : sections de Bonn et Trèves ;
  • 4e Cie à Kaiserslautern : sections de Kaiserslautern, Landau et Spire.

Le 15 novembre, la prison militaire de Zweibrücken est supprmée.

Suite aux accords de Locarno du 16 octobre 1925, les Alliés évacuent la zone dite des 5 ans ( tête de pont de Cologne et zone de Berlin) le 1er décembre.
L’armée britannique qui occupait la zone de Cologne, vient remplacer les troupes françaises dans la zone de Wiesbaden.

La Légion du Rhin est réorganisée :

  • les sections de Wiesbaden et de Bonn sont supprimées ;
  • une prison militaire est créée à Coblence en remplacement de celle de Wiesbaden ;
  • la prison militaire de Bonn est supprimée ;
  • 1re Cie à Coblence : sections de Coblence et Boppard ;
  • 2e Cie à Mayence : sections de Mayence, Kreuznach et Worms ;
  • 3e Cie à Trèves : sections de Trèves et Düren, nouvellement créée ;
  • 4e Cie à Kaiserslautern : sections de Kaiserslautern, Landau et Spire.

Le 31 décembre, les deux derniers pelotons mobiles détachés à l’Armée du Rhin, à pied n° 36 et à cheval n° 27 sont dissous et leur personnels affectés à la légion.

Le 21 janvier 1926, des groupes mobiles, deux à pied (Düren et Mayence) et deux à cheval (Landau et Mayence) sont créés par prélèvement sur les brigades territoriale, afin de rentrer dans la composition des détachements mobiles de police.

Le 27 octobre 1927, l’effectif de l’armée du Rhin est réduit. L’effectif de la Légion est ramené de 18 à 16 officiers et de 430 gradés et hommes de troupes à 385. La 3e Cie de Trèves et la section de Boppard sont supprimés.

Nouvelle réorganisation de la Légion du Rhin :
1re Cie à Coblence : sections de Coblence, Trèves, Düren et Kreuznach ;
2e Cie à Mayence : sections de Mayence et Worms ;
3e Cie à Kaiserslautern : sections de Kaiserslautern, Landau et Spire.

À compter du 10 mai 1929, la surveillance de la prison militaire de Coblence est confiée à la gendarmerie.

Le 15 septembre 1929, conformément au Plan Young (conférence de La Haye), les troupes françaises commencent à évacuer la Rhénanie.
La 2e zone d’occupation, dite zone des 10 ans, doit être évacuée immédiatement.
Les Anglais et les Belges décident de cesser l’occupation et de rapatrier leurs troupes, même la troisième zone avant le 14 décembre 1929.
la 3e zone d’occupation, dite zone des 15 ans, doit être évacuée au cours de 1930, dès ratification du Plan Young.
Le 16, l’évacuation de la 2e zone (Coblence) commence, jusqu’au 30 novembre, date de remise de la zone aux autorités allemandes. Le personnel des brigades repliées est répartit sur le territoire de la 3e zone.
Le 4 novembre 1929, le 30e C.A., et la 38e D.I., sont dissoutes.
Le 12, les troupes anglaise quittent Wiesbaden.
Le 23, le siège de Haute Commission Interalliée de Coblence est transféré à Wiesbaden. La prison de Coblence est supprimée, les détenus sont transférés sur les prisons militaires de Mayence et de Trèves.
Du 20 au 30 novembre, les brigades de gendarmerie de la zone évacuée restent en place et assurent leur service jusqu’au dernier moment.
Repli des brigades de : Oberlahnstein – Bad-Ems – Diez – Montabaur – Neuwied – Andernach – Rheinbach – Ahrweiler – Cochem – Mayen – Boppard – Aix-la-Chapelle – Euxkirchen et Düren.
Le 30 novembre, les brigades de Coblence partent avec les dernières troupes.
Par suite de l’évacuation de la zone de Coblence et de la réoccupation par les Français de la zone anglaise :

  • l’effectif de la Légion est ramené à 15 officiers et 344 sous-officiers ;
  • La 1re Cie est transférée de Coblence à Trèves, les sections de Coblence et Düren sont supprimées ;
  • une section est créée à Weisbaden ;
  • 1re Cie à Trèves : sections de Trèves et Kreuznach ;
  • 2e Cie à Mayence : sections de Mayence, Worms et Wiesbaden ;
  • 3e Cie à Kaiserslautern : sections de Kaiserslautern, Landau et Spire.

Le 10 juin 1930, les prisons militaires de Trèves et de Landau sont supprimées, les détenus sont transférés à Nancy et Strasbourg.
Le 16 juin, la 3e Cie est dissoute, le personnel des brigades de Kaiserslautern est replié.
Le 20, le personnel des brigades de Bitburg – Prüm – Daum – Alzey – Oppenheim – Pirmassens et Kirchheimbolanden sont repliés.
La Légion de gendarmerie de l’Armée du Rhin est dissoute.
Le lendemain, c’est le retour en France du personnel des brigades de : Kim – Oberstein – Birkenfeld – Höchst – Griessheim – Gross-Gerau – Kusel – Lauterecken.
Le 22, la 1re compagnie est dissoute, les brigades de : Simmern – Gonsenheim – Bingen – Germsheim – Ludwigshafen se replient.
Le 23, départ de la Rhénanie du personnel des birgades de : Zell – Wittlich – Bernkastel – Kastel – Bergzabern et Neustadt.
Le 24, les sections de Kreuznach – Spire et Worms, les personnels des brigades de Kreuznach – Spire – Worms et Frankenthal rentrent en France.
Le 25, les sections de Trèves et de Landau sont supprimées ; les personnels de ces brigades rentrent en France.
Le 26, c’est au tour des brigades de Beurig-Saarburg et de Perl.
Le 28, la prison de de Mayence est supprimée, les détenus rejoignent Strasbourg.
Le 30 juin 1930 : les territoires Rhénans sont totalement évacués. Les personnels des brigades de Mayence – Wiesbaden – Landsthul – Maximiliansau et Deux-Ponts sont les derniers à partir.

Auteur Michel Germain