SOCIÉTÉ NATIONALE DE L'HISTOIRE ET DU PATRIMOINE DE LA GENDARMERIE | SOCIÉTÉ DES AMIS DU MUSÉE DE LA GENDARMERIE

LA RESTAURATION (1815-1830)

Avec la défaite de Waterloo, Louis XVIII retrouve son trône et la gendarmerie, à qui on reproche son soutien à l’Empereur, est rapidement épurée. L’inspection générale est supprimée. L’arrestation et l’emprisonnement de l’ancien inspecteur général de la gendarmerie, le général Radet, sont le symbole de cette Terreur blanche. Un nouveau texte organique est rédigé : l’ordonnance du 29 octobre 1820 synthétise ainsi les lois, ordonnances et instructions antérieures, rappelant les missions de la gendarmerie et la nécessité des réquisitions dans les formes légales. L’arme rassemble alors 13 500 gendarmes.
Le pouvoir utilise souvent la gendarmerie à des fins politiques, de l’arrestation du maréchal Ney à celle de la duchesse de Berry en passant par des enquêtes officieuses ou certaines pressions lors d’élections.

LA MONARCHIE DE JUILLET (1830-1848) ET LA DEUXIEME REPUBLIQUE (1848-1851)

A défaut d’une direction autonome, les revendications de la gendarmerie se trouvent exprimées à travers les publications du chef d’escadron Cochet de Savigny. Mais la gendarmerie connaît au début de la Monarchie de Juillet une nouvelle épuration. Elle subit une grave crise de recrutement : nombreux sont les gendarmes, les sous-officiers et les officiers qui présentent leur démission ou demandent leur mise à la retraite anticipée. A partir de 1840, l’arme est revalorisée par diverses mesures financières. Le recrutement s’en trouve facilité, alors que les besoins ne cessent de croître avec l’établissement des premiers chemins de fer, l’ouverture de nombreuses routes, le creusement de nouveaux canaux, l’accroissement de la population et la création d’agglomérations. La Deuxième République poursuit le renforcement de la gendarmerie : la loi du 25 juillet 1850 crée 461 brigades supplémentaires dans les cantons qui n’en sont pas pourvus. En 1851, on compte 16 546 gendarmes.
La force publique du corps expéditionnaire de 1830 en Algérie donne naissance à la gendarmerie d’Afrique le 1er janvier 1834. L’ordonnance du 31 août 1839 crée la légion d’Afrique à quatre compagnies. Elle se distingue lors de la conquête de l’Algérie, notamment au combat de Taguin (1843). Une ordonnance du 6 novembre 1822 créé en outre un bataillon de voltigeurs corses, dissous en 1850.
La première partie du XIXe siècle voit différentes expériences de  » gendarmerie mobile « . En 1830, trois bataillons sont créés à Angers, Rennes et Nantes, dissous dès l’année suivante. En 1848, un nouveau bataillon est organisé à Versailles.
A Paris, le maintien de l’ordre est assuré par la gendarmerie royale de Paris. Elle intervient notamment en 1820 contre les émeutes provoquées par la discussion sur la loi électorale. D’une fidélité sans faille, elle est considérée comme un symbole du régime monarchique. C’est pourquoi elle est combattue avec acharnement lors des journées révolutionnaires de juillet 1830. Jusqu’en 1838, la garde municipale de Paris n’est pas rattachée à la gendarmerie.
Le succès de la révolution de février 1848 provoque son licenciement. Les garde civique (décret du 16 mars 1848), garde républicaine parisienne (15 mai 1848) et finalement garde républicaine (1er février 1849) constituent trois tentatives gouvernementales pour unifier, discipliner et épurer ces groupes de leurs éléments les plus révolutionnaires. La dernière appellation recouvre une formation au statut militaire et qui fait à nouveau partie intégrante de la gendarmerie. La garde républicaine est donc fille du mouvement révolutionnaire et de la nécessité, pour tous les régimes, de disposer d’une troupe fidèle protégeant ses institutions.