Histoire et Patrimoine des Gendarmes

Lecture

Dagnicourt Éric, L’affaire du courrier de Lyon aujourd’hui, Quimper, Volum Éditions, 2011, 511 p.

Couv-Dagnicourt.jpg
Cet ouvrage du commandant Dagnicourt présente plusieurs grandes qualités. Il dépoussière des études plus anciennes sur cette affaire qui a défrayé la chronique au temps du Directoire mais, surtout, il fait appel aux sources pour argumenter son propos. L’auteur cite très souvent in extenso des pièces des Archives nationales (sous-série BB/30). Ce parti pris permet au lecteur d’entrevoir la complexité du dossier et les arcanes de la procédure judiciaire. La magie des archives nous plonge, au travers des témoignages, dans le quotidien des personnes impliquées dans cette affaire. De plus, ces documents laissent finalement une marge d’appréciation au lecteur, qui se prend facilement au jeu, lit les dépositions des témoins et construit sa propre histoire du crime.

Au fil du récit, le commandant Dagnicourt intervient régulièrement pour éclairer le lecteur sur la démarche policière et judiciaire. Cet excellent livre se lit comme un roman policier.

Rédaction



Charles Diaz, La fabuleuse histoire des grands flics de légende, Éditions Jacob-Duvernet, 2010, 510 p.

Couv-Diaz.jpg
Ils sont tous là, ou presque, les vrais et les faux. « Grand flic lui-même, ancien de la Crim. et du 36, quai des Orfèvres », Charles Diaz a dressé le portrait de 63 « flics » de légende, qu’ils appartiennent à la réalité au cinéma, à la télévision ou à la littérature. S’appuyant sur une solide documentation, l’auteur a dressé pour chacun d’entre eux un portrait ciselé avec style, au lieu d’une « tristounette notice biographique ». Mélangeant les époques et les lieux, Charles Diaz a classé ces enquêteurs d’exception dans neuf rubriques aux titres évocateurs : les fondateurs, les incontournables, les caractères, les flamboyants, les purs et durs, les intrépides, les inquiétants, les gentils et les exceptions.

Seul regret, aucun gendarme ne figure dans ce panthéon des grands « flics ». Est-ce là une nouvelle manifestation de la guerre des polices ?

Rédaction



Steven A Koehler, Pete Moore et David Owen, La police scientifique mène l’enquête, 50 crimes élucidés par la science, Dunod, 2010, 176 p..

Couv-Steven.jpg
En 1910, Edmond Locard crée le premier laboratoire de police scientifique à Lyon. Il énonce un principe toujours d’actualité « tout individu se déplaçant dans un lieu y laisse des traces et, inversement, emporte des traces de ces lieux ». C’est précisément ce que montrent dans leur ouvrage Steven A Koehler, épidémiologiste à l’université de Pittsburgh, avec David Owen et Pete Moore, deux journalistes scientifiques. Invitant le lecteur à pénétrer dans les coulisses d’une enquête criminelle, au cœur de la scène de crime, ils présentent les méthodes anciennes et actuelles des experts scientifiques que les séries télévisées ont popularisées auprès d’un très large public. Leur démonstration est illustrée par cinquante affaires criminelles, accompagnées d’une riche iconographie, allant de la ténébreuse « malle sanglante » en 1889 à l’assassinat d’Alexander Litvinenko au polonium en 2006.

Rédaction



Daniel Cerdan, Dans les coulisses du GIGN, Calmann-Lévy, 2010, 170 p.

Couv-Cerdan.jpg
Dans cette autobiographie, le gendarme Daniel Cerdan relate son expérience au sein du GIGN. Il intègre la gendarmerie mobile avant de réussir les épreuves d’entrée du GIGN. Daniel Cerdan évoque sa formation d’élite, ainsi que les différentes opérations auxquelles il a participé, notamment la réduction de forcenés retranchés dans leur maison. L’épisode de la mort d’Éloi Machoro à Ouvéa, en janvier 1985, est rapporté avec certains détails. La dernière partie de l’ouvrage évoque la protection de François de Grossouvre, ami et conseiller spécial de François Mitterrand. Cet ouvrage, qui se lit très facilement, permet de mieux comprendre les motivations d’un gendarme et son travail au sein du GIGN. Dans ce sens, il apporte sa pierre aux études de socioanthropologie.

Rédaction



Renaud Thomazo, Les grandes affaires criminelles, Larousse, 2010, 128 p.

Couv-Thomazo.jpg
De Gilles de Rais à Mesrine, Renaud Thomazo a rassemblé vingt-cinq affaires criminelles qui ont marqué la mémoire collective en France. La principale originalité de cet ouvrage réside dans sa présentation comportant près de 400 illustrations et 50 reproductions de documents d’époque, selon le concept en vogue du livre-objets. Toutes ces pièces permettent de pénétrer au cœur de ces terribles affaires et de découvrir ou redécouvrir les éléments clés de ces enquêtes criminelles : pièces judiciaires, fac-similés de journaux d’époques, rapports d’autopsie, lettres de criminels…

Rédaction



Denis Vincent, Histoire de l’identification des personnes, La Découverte, 2010, 125 p..

Couv-Denis.jpg
Ce petit ouvrage s’inscrit dans le cadre d’une collection de vulgarisation scientifique. Il évoque, par grands pans chronologiques, les différentes étapes de l’histoire de la signalisation. À l’époque médiévale, l’apparition des patronymes, celle des sceaux, des armoiries et, plus généralement le costume, servent de principaux éléments d’identification des personnes.

La nécessité de mieux connaître les différents groupes sociaux pousse l’État naissant à développer des moyens d’observation. Avec le début d’une identification qui s’opère par l’écrit à la fin du XVIIIe siècle, le pouvoir bureaucratique et politique s’empare de ces nouveaux moyens qui permettent d’appréhender – de manière de plus en plus précise –, des hommes, des groupes, des régions. Cet ouvrage, très didactique et agréable à lire, constitue une excellente synthèse sur la question de l’identification des origines à nos jours.

Rédaction



Couv-Bernard.jpg
Michel Bernard, GIGN, le temps d’un secret, Nimrod, Movie Planet, 2010, 288 p.

Cet ouvrage, écrit par un ancien sous-officier du GIGN, évoque son expérience dans cette unité prestigieuse. L’auteur retrace quelques points forts de son parcours l’arrestation d’un caïd varois, de dangereux braqueurs, de forcenés, de membres du gang des postiches. L’affaire d’Ouvéa, à laquelle Michel Bernard a participé, est également détaillée.

Ce livre dépasse pourtant la simple narration d’une carrière. La force du groupe et la dimension éthique, qui caractérisent d’une certaine manière l’intervention du GIGN, sont omniprésentes. Mais surtout, Michel Bernard n’hésite pas, dans des parties introspectives, à évoquer sa vie privée, ses motivations, son travail…

Cette constante interrogation sur la nature de son métier et de son engagement – avec des sentiments s’exprimant souvent à fleur de peau – donne une véritable dimension humaine à cet excellent témoignage sur le GIGN.

Rédaction

x