Force Publique

LA Garde républicaine MOBILE PENDANT LA CAMPAGNE 1939-1940

Aziz SAÏT
Doctorant à l’Université Paris IV (Centre Roland-Mousnier - UMR CNRS)

Les pelotons mobiles de la gendarmerie créés le 22 juillet 1921 sont regroupés au sein d’une nouvelle subdivision de l’Arme baptisée, par le décret du 10 septembre 1926, « Garde républicaine mobile » (GRM). Avec la multiplication des troubles sociaux pendant l’entre-deux-guerres, la GRM acquiert une solide expérience du maintien de l’ordre dans des circonstances parfois tragiques, comme lors des événements du 6 février 1934(1). Afin de faire face à ses obligations, elle ne cesse de voir ses effectifs augmenter pour atteindre, en 1939, 21 000 hommes répartis en 14 légions, 54 groupes, 167 compagnies et 492 pelotons(2). La menace d’un nouveau conflit et la nature de son statut militaire conduisent la GRM à développer ses missions au profit de la défense nationale. C’est ce passage d’une militarité de statut à une militarité d’emploi(3) qui va nous intéresser ici.

La Garde républicaine mobile et la « Drôle de guerre » dans les secteurs défensifs et fortifiés du Nord-Est

À la déclaration de la guerre, la GRM occupe déjà le terrain du Nord-Est depuis la mobilisation partielle du 22 août 1939. Elle est sollicitée pour trois séries de missions :

- la couverture frontalière du territoire ;

- l’encadrement des unités mobilisées ;

- l’exécution des missions du temps de guerre à l’intérieur(4).

Selon les dispositions de la note de l’état-major des armées (EMA) du 24 juillet 1936, qui fixe les modalités d’emploi de la GRM à la mobilisation, la surveillance militaire de la frontière est confiée à 60 pelotons mobiles (PM). Le déclenchement de la guerre impose au ministère de la Défense nationale et de la Guerre le renforcement du dispositif de couverture des frontières Nord-Est par 30 pelotons supplémentaires, dont six placés en réserve générale(5). Ce renforcement concerne la zone des armées à savoir les 1re, 2e, 6e, 7e, 14e, 20e régions militaires (RM). Trois mille hommes sont absorbés par cette mission(6). L’objectif est d’établir un rideau à l’abri duquel s’effectue la mobilisation. Sur les missions des unités de la GRM, le chef d’escadron Connault de la 7e légion de la GRM (LGRM), en résidence à Bouzonville, note dans un historique concernant le 4e groupe : « Il est échelonné sur 62 kilomètres le long de la frontière de Lorraine… [Les troupes] ont une triple mission d’alerte, de destruction et d’action retardatrice sur une profondeur variant entre 6 et 8 kilomètres »(7).

Afin de recueillir des renseignements sur l’emplacement des éléments ennemis, les unités de la GRM sont constamment sollicitées pour mener des campagnes de reconnaissance, parfois en territoire allemand. C’est ce qu’explique le lieutenant Duval du PM 515 de la 2e compagnie de la 7e LGRM : il livre son témoignage à propos de ces missions : « Le 6 septembre 1939 à 14 heures, le commandant de peloton reçoit l’ordre du capitaine commandant la compagnie de faire effectuer des reconnaissances en territoire allemand et de reconnaître les villages d’Ittersdorf, Bedersdorf, Leyding »(8).

Sur ordre du général commandant le 6e corps d’armée (CA), le 4e groupe de la 7e LGRM, en liaison avec le groupe de reconnaissance 44 (GR) et le groupe de reconnaissance du corps d’armée (GRCA) n° 8, est tenu de pousser des patrouilles légères en vue de rechercher le contact et de se renseigner sur les emplacements de l’ennemi. Le 7 septembre 1939, cinq patrouilles couvertes et appuyées par les pelotons et les sections de gardes frontaliers sont lancées en direction de Schreckling, Heining, Inn, Neunkirchen et Blauenberg(9). Durant ces incursions, les unités de la GRM sont constamment exposées aux feux d’armes automatiques des avant-postes ennemis et aux mines qui font trois blessés parmi les gardes.

En dépit de ces pertes, les renseignements communiqués au cours des liaisons aux commandants des groupes de reconnaissance et aux commandants de secteurs fortifiés permettront aux régiments d’infanterie de prendre leur dispositif de combat en toute sécurité(10) et de préparer les opérations de la Sarre.

En réaction aux menaces hitlériennes sur Dantzig, un accord militaire franco-polonais est conclu en mai 1939. Il prévoit un soutien militaire français à la Pologne en cas d’agression allemande. Pour préparer l’offensive française en Sarre, la 3e compagnie de motocyclistes de la 7e LGRM est appelée à engager des reconnaissances selon les prescriptions du général Georges le 3 septembre 1939(11).

L’action française, qui vise donc à soulager les forces polonaises, a été précédée par des patrouilles de reconnaissance, comme en témoigne le capitaine Poulain commandant la 6e compagnie de la 7e légion de la GRM lors de son détachement au GRCA n° 8 : « Le 7 septembre 1939, les pelotons 253 et 255 se portent à Merschweiller et Château de Marlborough et effectuent des patrouilles dans la nuit du 7 au 8 septembre »(12). De son côté la 3e compagnie de la 7e LGRM, avec ses trois pelotons motocyclistes – n° 519, 521 et 523 – stationnés à Longeville-les-Saint-Avold, participe entre le 9 au 24 septembre 1939, dans la région de Creutzwald, aux opérations visant à nettoyer la forêt de la Warndt, en collaboration avec le groupe de reconnaissance de région fortifiée n° 45 (GRRF) et des bataillons des 146e, 151e, 156e, et 160e régiments d’infanterie de forteresse (RIF), constituant le détachement avancé du secteur fortifié de Faulquemont(13).

Ces opérations, auxquelles la GRM a pris part, permettent de recueillir de précieux renseignements, aussitôt communiqués, au cours de liaisons, au commandant de Groupe de reconnaissance divisionnaire (GRD) n° 44, secteur fortifié de Boulay. En outre, les actions de la GRM et des unités de gardes frontaliers ont servi à protéger l’exécution d’un coup de main plus important effectué par la compagnie du 3e régiment de tirailleurs marocains et deux sections de mitrailleurs sur le village de Schweigen. Elle a aussi fourni des guides aux différentes sections de cette unité(14). Ces actions sont réalisées sans subir de pertes selon l’adjudant Zingraff de la 3e compagnie de la 7e LGRM, avant et pendant les opérations de la Sarre : « Les tentatives d’infiltration et des coups de main des Allemands sont contenus et repoussés sans pertes »(15). Ce n’est pas le cas de la 2e compagnie de Forbach qui livre des combats isolés du 23 octobre 1939 au 10 novembre 1939. Au cours de ces engagements, plusieurs patrouilles allemandes sont repoussées en infligeant des pertes à l’ennemi : un mort, trois blessés et sept prisonniers ; du côté de la 10e compagnie de la 4e légion, le lieutenant Nivet déplore ainsi les pertes dans les combats du 8 novembre 1939 : « À 11h30, à 20 pas, une mitraillette ennemie frappe mortellement le chef d’escadron Gilot et blesse grièvement à la jambe le capitaine Robin »(16). En dépit d’un hiver rude où la température avoisine -20°C, la GRM continue d’assurer la garde des blockhaus avancés des secteurs fortifiés sur la frontière franco-allemande.

La Garde républicaine mobile entre l’encadrement des unités mobilisées et le renfort des prévôtés

Six mille hommes au total sont affectés à l’encadrement des unités : soixante-seize pelotons à pied, trente-huit pelotons à cheval et vingt-trois PM motocyclistes sont désignés pour assurer l’encadrement des formations de série A et de série B mises sur pied à la mobilisation(17). Conformément aux mesures prévues par le mémento sur la mobilisation, dès le 27 août 1939, la 11e LGRM en résidence à Marseille a mis en route sur les centres mobilisateurs d’affectation de la 15e région militaire : trois capitaines, deux lieutenants et un sous-lieutenant. À la mobilisation générale du 2 septembre 1939, les officiers et les gardes concernés pour l’encadrement sont dirigés sur les centres mobilisateurs d’Orange, de Tarascon, de Pont-Saint-Esprit, de Montpellier et de Sète(18). Tout au long de la « Drôle de guerre », la GRM fournit des officiers, des gradés et des gardes afin d’assurer l’encadrement des unités mobilisées, de réserves ou en formation.

En outre, la GRM doit procurer des effectifs pour les prévôtés, ce qui permet d’alléger la charge pour la gendarmerie départementale, déjà largement sollicitée. Les quelques statistiques éparses relevées permettent de constater la variabilité de cette contribution d’un détachement à l’autre.

Dans les prévôtés affectées aux grandes unités, l’apport de la GRM est très faible. Cependant quelques exceptions contredisent ce constat : dans chacune des prévôtés des 10e et 11e divisions d’infanterie (DI), la part de la GRM, en matière de sous-officiers, s’élève à hauteur de 20 % de l’effectif des prévôtés : soit cinq gardes mobiles sur un total de vingt gendarmes, pour chacune des deux divisions. En revanche, la participation de la GRM apparaît beaucoup plus importante dans la formation des détachements prévôtaux ayant des tâches spécifiques. À titre d’exemple, la moitié du personnel affecté à la prévôté du centre de rassemblement des permissionnaires de Reims est constituée de gardes mobiles : soit cinq gardes et cinq gendarmes sous le commandement d’un adjudant. Cet effort dans la constitution des prévôtés est perceptible dans les sections de dépôt de gendarmerie, ayant pour mission de faciliter la réalisation du « complet » des formations de gendarmerie aux armées. L’exemple de la section de dépôt n° 2, mise en place en novembre 1939, illustre ce cas de figure : sur vingt-quatre prévôtaux, vingt-et-un proviennent de la GRM(19). Mais l’expérience acquise pendant la « Drôle de guerre » est-elle suffisante pour faire face au Blitzkrieg ?

La Garde républicaine mobile de la Dyle à la Somme (10 mai-10 juin 1940) : « Dégager les itinéraires empruntés par l’armée » (20)

Après huit mois de la « Drôle de guerre », l’attaque allemande à l’Ouest est déclenchée le 10 mai 1940. En exécution du plan « Dyle », la GRM, intégrée au sein des groupes de reconnaissance d’infanterie (GRDI), est appelée à remplir des missions de reconnaissance des routes et des itinéraires que l’armée est susceptible d’emprunter pour gagner ses emplacements en Belgique. La 14e compagnie de la 1re légion franchit la frontière le 10 mai 1940 à 14h 30. L’adjudant Zingraff apporte des précisions sur les missions confiées du 10 au 19 mai aux trois pelotons motocyclistes de sa compagnie : « En Belgique elle occupe les ponts, les FM sont mis en DCA. Les pelotons assurent le fléchage et la direction des colonnes pénétrant et progressant en Belgique » et d’ajouter : «… elle reçoit l’ordre de dégager les itinéraires empruntés par l’Armée et les convois de munitions et ravitaillement à Torhout et Ypres »(21). Simultanément la 14e compagnie coopère au service de la prévôté du 16e corps d’armée (CA).

Afin d’assurer le bon déroulement de la retraite des armées alliées de Belgique, entre le 17 et le 20 mai 1940, la 14e compagnie de la 1re LGRM est sollicitée pour encadrer cette retraite, dans des conditions très difficiles, en raison des embouteillages fréquents produits par la retraite des militaires et l’exode des civils belges(22).

Le déferlement des Panzer divisionen provoque un exode massif des Belges vers la France, un mouvement qui encombre les routes et gêne sérieusement le repli des armées du Nord. Le 12 mai 1940, afin de contenir ce flot de réfugiés, le PM n° 8/3, travaillant pour la 1re région militaire, est chargé de contrôler les réfugiés sur les deux secteurs de Tourcoing (gare) et Baisieux (gare). Dans son rapport sur l’action du peloton, le lieutenant Dauquier reconnaît la difficulté de cette mission : « Durant huit jours la tâche, difficile en raison du nombre des réfugiés, s’accomplit en fonction des moyens… » et d’ajouter que : « dans la matinée du 19 (mai 1940), la région de Baisieux est constamment survolée par les escadrilles allemandes. À midi, un bombardement détruit la localité »(23).

Ne pouvant plus contenir le flot des réfugiés sur le poste de refoulement de Leers, le PM n° 8/3 est contraint de se replier à Tourcoing, au nord de Lille. Des postes sont installés aux issues nord-est de la ville, avec pour mission de refouler tous les étrangers de nationalité non-alliée. La 3e compagnie de la 4e LGRM est affectée à Maubeuge où elle assure, entre le 13 et le 17 mai 1940, la police de la route sur les différents itinéraires empruntés par les réfugiés belges. Pressée par l’avance des blindés allemands, la compagnie est contrainte de se replier(24).

Suite à la retraite des armées alliées, les unités de la GRM, qui sont les dernières à se replier, se trouvent parfois livrées à elles-mêmes. Le cas du PM n° 8/3 illustre bien cette situation. Son commandant, le lieutenant Dauquier, reçoit, le 27 mai 1940, la réponse suivante du lieutenant Langer, officier de liaison à la 3e division britannique : « Les unités anglaises ont décroché et se replient, nous n’avons plus besoin de vous, prenez une décision »(25).

Dans ces conditions, les unités de la GRM sont dans l’impossibilité d’accomplir leur mission qui consiste à retarder l’ennemi. Elles sont constamment contraintes à des replis successifs, au cours desquels elles transmettent des renseignements recueillis aux unités de rattachement sur l’avance des troupes allemandes.

La Garde républicaine mobile submergée ! De Dunkerque à Paris (10 mai – 4 juin 1940)

Alors que les armées alliées attendent l’effort principal allemand en Belgique, trois Panzerkorps frappent le coup décisif à travers les Ardennes. C’est à Guderian qu’est confiée la mission la plus importante. En attaquant franchement vers le sud, il coupe les forces françaises en franchissant la Meuse à Sedan(26). La défense de ce front est confiée à la IXe et à la IIe armée. Rattachée à la 3e division légère de cavalerie (DCL), la 13e compagnie de la 1re LGRM participe, comme élément avancé, à l’action défensive dans les Ardennes.

Sous les ordres du général commandant la 3e division légère de cavalerie, la 13e compagnie pénètre au Luxembourg afin de prendre au plus loin le contact de l’ennemi. Le capitaine Dupuy évoque ainsi les actions de son unité : « Le 10 mai 1940, pénétrant dans le Luxembourg, où ils [les PM 37/1 et 40/1] prennent le contact. Les pelotons n° 38/1 et 39/1, à la frontière belge, sont au contact toute la journée, et protégent les dispositifs de destruction qui jouent normalement »(27). Durant ces escarmouches le peloton n° 40/1 perd son chef, le lieutenant Bailleux, et le maréchal des logis-chef Briot tués à Niederbronn. De son côté, la 8e compagnie de Charleville de la 1re légion reçoit des missions au service de la 102e division d’infanterie de forteresse (DIF). La tâche de la 8e compagnie consiste à retarder l’avance allemande sur la Meuse dans la région de Charleville-Mézières au nord de Sedan. Les destructions sont mises en œuvre le 12 mai 1940.

Devant l’avance des blindés allemands vers l’ouest et les échecs successifs des unités de la IXe et la IIe armée, les éléments de la 7e compagnie de la 1re LGRM ont reçu l’ordre de se porter, le 15 mai 1940, de Givet vers Brunehamel (Aisne) pour effectuer une mission de reconnaissance. Sur cet épisode, l’adjudant Dessaint de ladite compagnie note dans son rapport : « Sur Lizières de Leuze [Aisne], les PM 20/1 et 21/1 prennent le contact avec les unités blindées ennemies. Deux groupes de combat environ furent faits prisonniers »(28). Les actions et les reconnaissances accomplies par la GRM permettent aux grandes unités d’obtenir des renseignements sur les mouvements des troupes blindées allemandes au prix de lourds sacrifices.

Le franchissement de la Meuse et la faiblesse des contre-attaques françaises engagées le 14 mai 1940 provoquent un désastre au sein de la IXe armée. Cette dernière doit se replier dans le désordre sur des positions improvisées, provoquant des désertions massives dans les 55e et 71e DI. C’est dans ce contexte que le PM n° 10/20 de la 11e compagnie de la 20e légion est chargé, le 14 mai 1940, d’endiguer les fuyards dans le secteur de Vouziers. Sur cette mission, Petitjean, commandant du peloton 10/20, décrit la difficulté de la tâche en ces termes : « Du 15 au 17 mai (1940), le peloton récupéra de nombreux éléments, non sans se heurter aux plus grandes difficultés et put les concentrer dans les bois Marchaud, à l’abri des incursions multiples de l’aviation ennemie »(29). De son côté, la 10e compagnie de la 1re LGRM met à la disposition de l’état-major de la IXe armée des gardes chargés de refouler, sur leurs unités, les isolés ou les détachements repliés. Des postes sont installés, entre le 14 et le 16 mai 1940, aux passages de Macque Noise, de Passe d’Armor et au carrefour du Fourneau(30).

Les unités de la GRM, chargées de renforcer la prévôté, peinent à mener à terme leur tâche. Le journal de marches et opérations de la 3e compagnie de la 3e légion énumère les difficultés auxquelles elle est confrontée à Trélon et Anor au nord d’Hirson entre le 14 et le 16 mai 1940 : « Le désordre est indescriptible […] on barre les routes, mais les troupes à pied passent dans les intervalles. Il faudrait des moyens en armement et en cadres pour regrouper les isolés et leur donner une âme de combattant »(31). Le même constat est dressé par le chef d’escadron Barriot, commandant le 3e groupe de la 1re LGRM à Hirson, le 15 mai 1940 : « L’afflux des militaires se repliant sans ordres, est de plus en plus fort… le service est très pénible. Hirson était submergée par les militaires de toutes armes »(32).

La Garde républicaine mobile, cette nouvelle subdivision de la gendarmerie chargée du recueil, de la communication et de la transmission du renseignement, se retrouve pratiquement isolée. Comment communiquer lorsque l’on ne peut pas localiser l’interlocuteur(33) ? Le 13 mai 1940, date du franchissement de la Meuse, révèle la faiblesse des transmissions au niveau de la GRM. « Journée du 13 mai : les communications sont coupées avec la 7e compagnie [1re légion] et le PM21/20 à Givet et Fumay »(34), lit-on dans le journal des marches et opérations de la 3e compagnie de la 3e légion. Les défaillances dans le système de transmission provoquent l’isolement des unités de la GRM, à tel point qu’elles sont coupées des PC des unités de rattachement. L’exemple de la 3e compagnie est d’ailleurs édifiant. Cherchant à se ravitailler, le capitaine Dauquier, commandant l’unité précitée, doit se mettre en contact avec le colonel commandant le secteur fortifié, alors que le PC de ce dernier est introuvable. Les bombardements aériens compliquent davantage l’action de la GRM, comme à Abbeville le 19 mai 1940. Pour s’enquérir de la situation, le lieutenant Chipaux, commandant le peloton 28/20, reçoit le 20 mai 1940 l’ordre de s’y rendre ; il note dans son rapport : « Ayant reçu l’ordre d’aller à Abbeville, je m’y rends. Arrivé à Rouvray (1 km au sud-ouest d’Abbeville) à 4 heures le 21, j’arrête mon peloton pour ne pas l’exposer inutilement » et d’ajouter « Je me dirige vers le sud en suivant la Somme en vue d’obtenir des renseignements plus précis sur l’occupation de la région et de réaliser la liaison avec l’autorité militaire ou civile »(35). À Beauvais, le PM n° 28/20 subit un bombardement, mais ce dernier n’a pas empêché le lieutenant Chipaux de réaliser la liaison avec un chef de bataillon des étapes, auquel il communique les renseignements recueillis. De son côté, le capitaine Moreau, commandant la 5e compagnie de la 20e LGRM, résume l’action de sa compagnie en ces termes : « La compagnie rendait les plus grands services pour la circulation, sur les parcours aller-retour Paris-Abbeville, régulant les nombreux convois français ou anglais, se pressant dans les deux sens, souvent au moment où des escadrilles ennemies les mitraillaient et les bombardaient »(36). Par ses actions, alors qu’Abbeville est quasiment évacuée par les autorités militaires et civiles, la GRM contribue à fournir des renseignements au service des étapes, qui sont nécessaires pour l’organisation du front sur la Somme.

Afin de joindre le quartier général de la VIIe armée, la 14e compagnie de la 1re légion se heurte à l’ennemi, qui tient les points de passage sur la Somme. Le capitaine Laffitte raconte : « Dans la nuit du 20 au 21 (mai 1940) à 1 heure, elle se heurte à l’ennemi. Le 21 à Nolette, l’unité totalement isolée, combat de nuit et de jour pour forcer le passage sur la Somme »(37). Suite à ces combats, cette unité subit les pertes suivantes : deux gardes tués Demichel et Matern, sept blessés et cinq disparus(38).

Cette situation peut d’une certaine manière être élargie à toutes les unités de GRM se trouvant dans la zone des armées, du 10 mai 1940 jusqu’à la signature de l’armistice le 25 juin 1940. Le manque de moyens de transmissions adaptés à cette forme de guerre et le choc créé par la rapide avance allemande influent profondément sur le rendement de la GRM.

Le 26 mai 1940, le cabinet britannique autorise le War office à ordonner l’évacuation des troupes anglaises par voie maritime. Durant cette opération baptisée « Dynamo », la GRM est sollicitée du 27 mai au 4 juin pour accomplir plusieurs missions au service des armées du Nord. Devant les tentatives allemandes destinées à réduire la « poche de Dunkerque », la 8e compagnie de la 20e légion et la 14e compagnie de la 1re LGRM sont appelées à participer à la défense de Dunkerque. « Les unités de GRM et les unités de la gendarmerie ont participé à la défense du front de Dunkerque au même titre que les corps de troupe »(39), témoigne le chef d’escadron Cayre du 16e CA. En évoquant la mission de la 8e compagnie de la 20e légion, il ajoute : « Dans l’après-midi (3 juin 1940), la compagnie, sur un nouvel ordre, dut revenir sur Rosendael, afin d’occuper les principaux ponts, d’en assurer la défense et de ne se replier que sur ordre écrit »(40).

L’installation de la compagnie s’est effectuée dans des conditions extrêmement difficiles en raison des bombardements d’artillerie, qui coûtent la vie au garde Chauffour du peloton 21/20. Les tirs de l’artillerie ennemis n’empêchent pas la compagnie d’aller au bout de sa mission ; seule, elle demeure au contact de l’ennemi, après le repli des éléments d’infanterie. Le manque de munitions contraint l’unité à se replier, puis, devant l’impossibilité d’embarquer à Malo-les-Bains, à se constituer prisonnière(41).

Quant à la 14e compagnie, « elle participe aux différents services de protection et de police au profit du commandement. Un demi-peloton n° 42/1 est chargé de la garde du bastion 32, PC de l’amiral Abrial »(42), écrit le lieutenant Vial dans son rapport. Durant les journées pénibles de Dunkerque, la GRM remplit les missions qui lui sont assignées sous les bombardements.

Suite à l’opération « Dynamo », entre le 27 mai et le 4 juin 1940, 340 000 soldats alliés, dont 120 000 Français, sont évacués. Les éléments de la GRM contribuent aux opérations du rembarquement des troupes. La 14e compagnie de la 1re légion participe, le 3 juin 1940, à l’évacuation d’un détachement d’un officier et de trente hommes pour l’Angleterre(43). De son côté, la 3e compagnie de la 3e LGRM, après la destruction des véhicules et des moyens susceptibles de tomber aux mains de l’ennemi, assure un service d’ordre, le 3 juin 1940, en ouvrant une issue au quai à l’état-major du 16e CA(44). Sous les rafales des mitrailleuses allemandes, le PM n° 8/3 assiste les officiers de marine pour l’embarquement des dernières unités désignées. À son tour, il embarque le dernier sur des moyens de fortune à destination de Folkestone.

L’entrée des Allemands à Dunkerque, le 4 juin 1940, marque la fin de la bataille des Flandres. Le 5 juin, les 135 divisions allemandes, appuyées par la Luftwaffe, sont prêtes à se retourner contre les soixante divisions des armées françaises. Sur un front qui s’étend sur 160 km sur l’Aisne et la Somme, Weygand prescrit de résister sur place et de mener une défense agressive. C’est dans ce rapport de force disproportionné que se déroule la bataille de la Somme. Sur ce front, la GRM est appelée à remplir plusieurs missions. Comme à Dunkerque, elle remplit diverses tâches dans cette deuxième phase de la bataille de France, au profit de différentes unités de rattachement.

Dès le 14 mai 1940, les unités de la GRM de la région parisienne reçoivent l’ordre de rejoindre la position fortifiée de Paris. L’objectif est d’en assurer la défense avec des éléments divers venus en renfort. Ces unités sont intégrées au sein de la brigade mixte de Paris qui regroupe, outre les trois légions de GRM (21e, 22e, et la 23e), la légion de la Garde républicaine de Paris, le groupe spécial de Satory, un groupe mixte d’artillerie et un bataillon de génie(45). Les cinq compagnies de la 23e LGRM, en résidence à Plessis-Robinson, se portent sur l’Oise. Le détachement a de multiples missions à remplir, ainsi énumérées dans le rapport du colonel Heurtel : « Occuper les casemates des fortifications au nord de Chantilly et sur la vallée de l’Oise, tenir les voies d’accès vers Paris (et) s’opposer à l’avance allemande, intervenir contre les parachutistes et chercher le renseignement »(46).

L’effondrement du front de la Somme, le 9 juin 1940, laisse la voie libre aux unités blindées allemandes en direction du Sud vers la région parisienne. Comme les militaires des autres corps de troupe, les éléments de la GRM se battent pour retarder l’avance ennemie.

Le manque d’effectif ne facilite pas la tâche des gardes chargés de défendre la position. « L’effectif réduit n’a pas permis de créer un échelonnement en profondeur », déplore le capitaine Adroit dans son rapport tentant d’expliquer les raisons du retrait de son unité le 10 juin 1940(47). À l’issue de cette action retardatrice, les pelotons doivent effectuer un mouvement de repli sous les bombardements de l’artillerie allemande. Menacée d’encerclement, Paris est déclarée ville ouverte le 11 juin 1940 et sera investie par les troupes allemandes trois jours plus tard.

La Garde républicaine mobile dans la débâcle (10-25 juin 1940)

Le 8 juin, Weygand annonce que la bataille de la Somme est perdue. Le lendemain, les Allemands ne rencontrent aucune résistance dans la traversée de la Seine. Alors que les armées françaises battent en retraite, un nouveau front s’ouvre dans les Alpes puisque l’Italie déclare la guerre à la France, le 10 juin 1940(48). Cet épisode tragique dans la bataille de France marque la fin de toute résistance organisée sur le plan militaire.

La GRM continue de remplir sa mission habituelle de maintien de l’ordre en région parisienne jusqu’au 20 juin 1940. Suite à la retraite désorganisée de militaires mélangés aux flots de réfugiés civils, le PM n° 29/21 installe, après le 10 juin 1940, trois postes à Claye, Souilly et Villeparisis. Sa mission est de regrouper les isolés(49). Simultanément, les pelotons 38/1 et 40/1 assurent le 12 juin 1940 le service des évacuations, respectivement à Melun et à Corbeil(50). Ces opérations se déroulent dans un désordre indescriptible. Pressée par l’avance foudroyante des blindés allemands et dépassée par le flot des troupes et des civils empruntant les chemins de l’exode, une partie des unités de la GRM reçoit l’ordre de se replier, alors que d’autres sont cantonnées à Paris comme la 13e compagnie de la 1re LGRM. Cette dernière est appelée en renfort, le 20 juin 1940, et participe au service d’ordre prévu pour le retour des populations à Paris.

Après l’entrée des Allemands à Paris, le 14 juin 1940, les divisions blindées poursuivent leur avance vers le sud-est. La GRM continue d’assurer sa mission. En Haute-Saône, la 5e compagnie de la 20e légion reçoit l’ordre, le 15 juin 1940, de défendre les passages sur la Saône avec un détachement de chasseurs pyrénéens. Après avoir cherché en vain à se mettre en liaison avec le chef de cette unité, le capitaine Moreau décide d’installer ses groupes de combat au nord-est de Gray, de façon à prendre sous son feu les Allemands qui tenteraient de franchir le fleuve. Mais la pression des blindés ennemis oblige l’unité à se replier sur Pesmes(51). L’avance allemande continue et Pesmes est atteint le 16 juin 1940. Menacée d’encerclement, la 5e compagnie se replie en livrant des combats et en mettant le feu au premier barrage du pont. Le manque de moyens a profondément entravé la tâche de l’unité(52). Le bilan de ces combats est extrêmement lourd ; il fait état de trois tués, trois blessés dont le capitaine Moreau, trente-neuf disparus dont un lieutenant et trois gradés(53).

La Garde républicaine mobile dans la défense de Bordeaux (14-28 juin 1940)

À partir du 14 juin 1940, le président de la République, le Gouvernement et le corps diplomatique quittent Tours pour Bordeaux. Là, les unités de la GRM sont chargées de remplir plusieurs missions destinées à assurer la surveillance des institutions, la défense de Bordeaux et une mission de secours à la suite du bombardement de la ville.

Abritant les plus hautes institutions de la République, Bordeaux est dans la ligne de mire des blindés allemands. La GRM est associée à la défense de cette ville à l’instar du PM n° 32/20 mis à la disposition du général, commandant le groupe des camps coloniaux du Sud-Ouest(54). Le 23 juin 1940, les Allemands acceptent que Bordeaux reste à l’écart des opérations, mettant ainsi un terme à la mission de combat dont cette unité est chargée.

Les circonstances liées aux événements de guerre ont contraint les éléments de la GRM à assurer une mission de secours au moment où Bordeaux est soumise à des bombardements intenses. Cette mission, assurée par la 6e compagnie de la 11e légion, est relatée par le capitaine Rouiallon en ces termes : « Bien que le bombardement se poursuive, gradés et gardes n’écoutant que leur courage se portent immédiatement au secours des victimes ensevelies »(55).

Sur le front des Alpes, en face d’un premier échelon italien de 200 000 hommes, le général Orly ne dispose que de 60 000 hommes. Le 11 juin 1940, cinquante-trois tonnes d’explosifs obstruent tous les itinéraires d’invasion(56). Sur ce nouveau front, la GRM est appelée à remplir ses missions habituelles relatives à l’action retardatrice tout en effectuant des reconnaissances. Au profit de l’armée des Alpes, des unités de la 14e LGRM, comme le PM n° 5/14, assurent avec trois FM et deux mitrailleuses la défense du pont de Yenne et renforcent les postes de résistance installés par une compagnie du 6e bataillon de chasseurs alpins.

Alors que le Gouvernement négocie les conditions d’armistice à une période où l’armée est quasiment désorganisée, les éléments de la GRM de cette zone sont livrés à eux-mêmes, après le repli des unités de corps de troupe auxquelles ils sont rattachés. Vers la fin de cette campagne désastreuse, les unités de GRM ont reçu un ordre du général Clarion, le 24 juin 1940, ainsi conçu : « Continuez à assurer la garde du tunnel et ouvrez le feu sans hésiter sur les Allemands, s’ils se présentent ». L’armistice signé avec l’Allemagne et l’Italie met ainsi un terme à la campagne de France, alors que sur la ligne Maginot des garnisons continuent de résister jusqu’au début de juillet et ne capitulent que sur ordre express du Gouvernement(57).

La participation de la « sœur cadette » de la gendarmerie départementale ne se limite pas seulement aux combats héroïques du 45e bataillon de chars de combat de la gendarmerie en 1940. Toutes les unités de la GRM ont été impliquées dans la campagne. Elles ont combattu, souvent de manière isolée et méconnue. Ceci n’enlevant rien à la qualité de leur engagement, le nombre de leurs morts et de leurs blessés en témoigne. Par ailleurs, l’historiographie, relayée par les ouvrages généraux sur la gendarmerie, a souvent eu tendance à négliger les autres missions de la GRM. Les archives montrent que la contribution de la GRM aux armées est très variée. Cette expérience, acquise durant la campagne de 1939-1940, brise le mythe d’une gendarmerie absente du front.

(1) Yann Galera (aspirant), La Garde républicaine mobile à l’épreuve du 6 février 1934, Maisons-Alfort, SHGN, 2003, 189 p.

(2) Jean-Noël Luc (dir.), Histoire de la maréchaussée et de la gendarmerie. Guide de recherche, Maisons-Alfort, SHGN, 2005, p. 64.

(3) Georges Philippot (général), « D’une militarité de statut à une militarité d’emploi », conférence du 6 avril 2004, Paris IV, dans le cadre du séminaire « Gendarmerie, identité nationale et régulation sociale ».

(4) Besson (général), Pierre Rosière, Gendarmerie nationale, Paris, Xavier Richer, 1982, pp. 240-241.

(5) Note de l’EMA n° 358 1/EMA, 1er bureau, Paris, 7 septembre 1939, sur la répartition et regroupement des effectifs de la GRM, SHD-DAT, 7 N 2463.

(6) Besson (général), Encyclopédie de la gendarmerie, volume 2, SPE-Barthelemy, 2005, p. 60.

(7) Historique du 4e groupe de la 7e légion de la GRM, n° 692, du 17 juillet 1941, SHD-DAT, 34 N 1121.

(8) Rapport n° 473/3, du lieutenant Duval, ex-commandant du PM 515, sur l’activité du PM 515, durant la campagne de 1939-1940, La Flèche, le 8 août 1941, SHD-DAT, 34 N 1121.

(9) Historique du 4e groupe de la 7e légion de la GRM, n° 692, 17 juillet 1941, SHD-DAT, 34 N 1121.

(10) Ibid.

(11) Pierre Montagnon, La grande histoire de la Deuxième Guerre mondiale, de Munich à Dunkerque, Paris, Pygmalion, 1992, p. 141.

(12) Rapport n° 113-2/D, du capitaine Poulain, sur l’action de la gendarmerie de la 6e compagnie de la 7e légion de la GRM, Saint-Pourçain, 16 août 1941, SHD-DAT, 34 N 1121.

(13) Rapport n° 466, du capitaine Coulin, sur l’utilisation de la 3e compagnie de la 7e légion de la GRM comme unité combattante au cours de la guerre 1939-1940, Pontoise, le 7 août 1941, SHD-DAT, 34 N 1121.

(14) Rapport du Capitaine Ventrillard, ex-commandant de la 11e compagnie de la 4e légion de la GRM, sur l’emploi de cette unité (1939-1940), 23 août 1941, SHD-DAT, 34 N 1121.

(15) Rapport de l’adjudant Zingraff sur les opérations auxquelles il a participé avec la 3e compagnie de la 7e légion de GRM, Vichy, 20 août 1941, SHD-DAT, 34 N 1121.

(16) Ibid.

(17) Besson (général), op. cit. p. 60.

(18) Historique de la 11e légion de la GRM, (1936-1949), SHD-DGN, 6 doc. 99.

(19) JMO de la section de dépôt de gendarmerie n° 2, SHD, DAT, 34 N 1123.

(20) Rapport de l’adjudant Zingraff, op. cit.

(21) Ibid.

(22) JMO de la 14e compagnie de la 1re légion de la GRM, pendant la campagne de France 1939-1940, SHD-DAT, 34 N 1121.

(23) Rapport n° 46/4 du lieutenant Dauquier sur la participation de son ex-unité aux opérations sur la frontière franco-belge, Gourdon, 12 août 1941, SHD-DAT, 34 N 1121.

(24) Rapport n° 473/2 du lieutenant Duval sur l’activité du PM 7/4 (ex PM 515) durant la campagne de France 1939-1940, La flèche, 8 août 1941, SHD-DAT, 34 N 1121.

(25) Rapport n° 46/4 du lieutenant Dauquier, op. cit.

(26) Henri Michel, La défaite de la France, Paris, PUF, 1980, pp. 89- 91.

(27) Rapport n° 344/2 du capitaine Dupuy sur la qualité d’unité combattante de la 13e compagnie de la 1re LGRM, Satory, 6 août 1941, SHD-DAT, 34 N 1121.

(28) Rapport n° 2449/3 de l’adjudant Dessaint, 5 août 1941, SHD-DAT, 34 N 1122.

(29) Rapport de Petit Jean Louis, ex-commandant du PM n° 10/20, Lyon, 31 mai 1950, SHD-DAT, 34 N 1122.

(30) JMO de la 10e compagnie de la 1re légion de GRM (22 août 1939 - 16 mai 1940), SHD-DAT, 34 N 1121.

(31) JMO de la 3e compagnie de la 3e légion (10 mai - 7 juin 1940), SHD-DAT, 34 N 1121.

(32) JMO du 3e groupe de la 1re légion, 22 août 1939 au 16 mai 1940, SHD-DAT, 34 N 1121.

(33) Pascal Griset, « Les industries d’armement : l’exemple des transmissions », dans Christine Levisse-Touzé (dir.), La campagne de 1940, Tallandier, 2001, pp. 330-345

(34) JMO de la 3e compagnie de la 3e légion, op. cit.

(35) Rapport n° 75/2D du lieutenant Chipaux commandant le PM 28/20, sur les missions de son unité, Vichy, le 4 septembre 1940, SHD-DAT, 34 N 1122.

(36) Rapport du capitaine Moreau sur les opérations militaires de son unité, Vichy, 29 juillet 1940, SHD-DAT, 34 N 1122.

(37) Rapport du capitaine Laffite, sur l’action de la 14e compagnie de la 1re légion de GRM, Perpignan, 7 août 1941, SHD-DAT, 34 N 1121.

(38) JMO de la 14e compagnie de la 1re légion pendant la campagne 1939-1940, SHD-DAT, 34 N 1121.

(39) Rapport du chef d’escadron du Cayre, prévôt du 16e CA, 22 août 1941, SHD-DAT, 34 N 1123.

(40) Rapport du chef d’escadron Cuny Jean, Commandant la 8e compagnie de la 20e LGRM, Largentière, 11 août 1950, SHD-DAT, 34 N 1121.

(41) Ibid.

(42) Rapport n° 73/2 du lieutenant Vial sur l’action de l’unité 14/1, Modane, 12 août, SHD-DAT, 34 N 1121.

(43) Rapport du lieutenant Vial, op. cit.

(44) Rapport. n° 46/4 du capitaine Dauquier, op. cit.

(45) Rapport n° 725/3 du général de division Gest, commandant la gendarmerie de la région parisienne, Fort de Montrouge, 30 avril 1941, SHD-DAT, 34 N 1123.

(46) Rapport du colonel Heurtel sur l’action de la 23e LGRM, 4 décembre 1950, SHD-DAT, 34 N 1122.

(47) Rapport n° 661/2 du capitaine Adroit sur les opérations de guerre du PM 7/21, Plessis-Robinson, 22 novembre 1950, SHD-DAT, 34 N 1122.

(48) Liddel Hart, Histoire de la Deuxième Guerre mondiale, Paris, Fayard, 1990, p. 90.

(49) JMO de la 10e compagnie de la 1re LGRM, op. cit.

(50) JMO de la 11e compagnie de la 7e LGRM, op. cit.

(51) Rapport du capitaine Moreau, op. cit.

(52) Ibid.

(53) Ibid.

(54) Rapport n° 247, l’adjudant Étienne Henri sur l’action du PM n° 32/20 pendant la campagne de France 1939-1940, Montbrison, 1er août 1941, SHD-DAT, 34 N 1122.

(55) Ibid.

(56) Frédéric Guelton (lieutenant-colonel), « La bataille des Alpes », dans La campagne de 1940, op. cit., pp. 221- 239.

(57) Philipe Masson, Précis d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale, Paris, Tallandier, 1992, p. 34.